Lorsque les mauvaises nouvelles économiques sont aussi des mauvaises nouvelles pour les investisseurs
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Le 21 août 2024
Kevin McCreadie, chef des investissements et chef de la direction d’AGF, explique les raisons de l’augmentation de la volatilité des marchés cet été et ce à quoi les investisseurs pourraient devoir s’attendre.
Quelles sont les causes de la récente agitation des marchés?
La façon dont les investisseurs perçoivent le contexte macroéconomique actuel et son incidence potentielle sur les marchés financiers mondiaux a changé. Jusqu’à récemment, les mauvaises nouvelles concernant l’économie étaient largement considérées comme de bonnes nouvelles pour les actions, car on croyait que la faiblesse des données économiques inciterait les banques centrales à commencer à réduire les taux, ce qu’elles ont fait dans certaines régions et certains pays, notamment en Europe et au Canada. Parallèlement, les bonnes nouvelles concernant l’économie ont souvent été perçues sous un jour négatif, car elles étaient considérées comme un obstacle aux politiques monétaires plus expansionnistes, plus particulièrement si les données économiques positives étaient liées à une hausse plus forte que prévu de l’inflation.
Toutefois, ce paradoxe, selon lequel les mauvaises nouvelles dans le contexte économique équivaudraient à de bonnes nouvelles pour les marchés boursiers et vice versa, semble avoir disparu au cours des dernières semaines. Maintenant, de mauvaises nouvelles pour l’économie pourraient aussi être de mauvaises nouvelles pour les marchés boursiers, comme en témoigne le fort repli survenu plus tôt ce mois-ci, et qui a été au moins en partie précipité par la chute des données liées au secteur manufacturier et la faiblesse perçue de l’emploi aux États-Unis. De plus, même si les marchés boursiers des États-Unis se sont assez rapidement redressés depuis, ce n’est pas entièrement parce que les investisseurs s’attendent à un plus grand nombre de réductions des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) cette année, par rapport à avant la correction des marchés. En fait, même si les données les plus récentes sur l’inflation n’ont fait que soutenir cette attente, le rebond des actions est tout aussi lié aux statistiques économiques publiées ces derniers jours, y compris les chiffres des ventes au détail des États-Unis pour juillet et les plus récentes données sur les demandes hebdomadaires de prestations d’assurance-emploi qui indiquent que l’économie américaine pourrait ne pas être au bord de la récession après tout.
Quoi qu’il en soit, les investisseurs semblent de plus en plus préoccupés par l’incidence directe (et négative) d’un éventuel ralentissement de l’économie sur les marchés boursiers, plutôt que de se concentrer uniquement sur la réaction potentielle des banques centrales à un ralentissement de la croissance économique (c.-à-d. les baisses de taux), ce qui, dans le passé, a généralement eu un effet positif sur les marchés au fil du temps.
D’autres facteurs seraient-ils responsables de l’accroissement de la volatilité et du délestage du début du mois?
Plusieurs viennent à l’esprit, notamment la récente hausse des taux d’intérêt de la Banque du Japon qui a forcé de nombreux investisseurs à liquider leurs opérations de portage sur le yen japonais en vendant des actifs plus risqués comme des actions. Notons également la lassitude croissante à l’égard des actions liées à l’intelligence artificielle (IA) après la publication de résultats décevants pour certaines des plus grandes sociétés technologiques du monde.
Même si ces actions ont été la force motrice de la reprise de cette année, les investisseurs s’interrogent sur les sommes d’argent dépensées par ces sociétés pour la recherche et le développement dans le domaine de l’IA, et se demandent si la croissance potentielle qui pourrait découler de ces dépenses justifie la forte progression des cours enregistrée depuis octobre dernier.
Cela dit, l’intérêt des investisseurs à l’égard de bon nombre de ces titres semble s’être ravivé ces derniers jours et plusieurs ont récupéré la majeure partie des pertes accusées sur leurs actions, grâce à la récente amélioration des nouvelles économiques américaines.
Qu’en est-il des effets potentiels des élections américaines?
Par ailleurs, nous sommes d’avis que la campagne présidentielle aux États-Unis et l’intensification des tensions géopolitiques au Moyen-Orient et en Ukraine ont continué de miner la confiance des investisseurs et de peser sur le prix des actifs eux-mêmes.
Même de légers changements dans les résultats des sondages ont eu une incidence sur certains secteurs orientant les marchés boursiers dans une direction ou l’autre, selon le candidat (Kamala Harris, à titre de vice-présidente, ou Donald Trump, l’ancien président) qui domine les derniers sondages et dans quelle mesure.
Le pire de cette phase de correction est-il passé?
Il semble que ce soit le cas, étant donné la vigueur des marchés boursiers américains après la correction. Pourtant, nous croyons que bon nombre des problèmes qui ont contribué au repli ne semblent toujours pas résolus, malgré l’évolution contraire des marchés.
Par exemple, l’économie américaine est-elle vraiment dans une position qui justifie que la Fed baisse les taux de 50 points de base en septembre, comme près d’un quart des prévisionnistes suivis par CME FedWatch l’anticipent? Et une réduction aussi importante, si elle devait se produire, serait-elle considérée comme une bonne chose si elle annonçait une récession imminente?
D’après nous, le meilleur scénario à court terme serait peut-être que la Fed réduise son taux directeur de 25 points de base le mois prochain et qu’elle prévoie d’autres baisses au cours des prochains mois, si l’inflation continue de baisser vers sa cible de 2 %. Il est vrai que les marchés boursiers pourraient s’en tirer beaucoup mieux dans un contexte économique qui demeure résilient et qui ne s’effondrera pas après les signes récents de faiblesse. Cela ne veut pas dire que l’économie américaine devra commencer à tourner à plein régime à partir de maintenant, mais un fort ralentissement ne soutiendrait pas de nouveaux gains boursiers, même si la Fed s’est engagée à réduire les taux.
En définitive, nous croyons que les marchés boursiers pourraient progresser et terminer l’année sur une note positive, mais une déception reste toujours possible, non seulement en raison de la politique de la Fed et de l’économie américaine, mais aussi du fait de l’incertitude qui persiste à l’égard des élections des États-Unis et du risque particulier d’un résultat contesté, qui pourrait entraîner des troubles civils à l’échelle du pays.
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