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Retour au boulot
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Le 31 janvier 2025
Les marchés financiers mondiaux ont renoué avec la victoire en janvier, mais les gains n’ont pas été tout à fait faciles à obtenir et ils ont été réalisés dans un contexte de volatilité accrue à laquelle les investisseurs devront s’habituer en 2025, selon Kevin McCreadie, chef de la direction et chef des investissements d’AGF.
Comment le premier mois de 2025 se compare-t-il à vos attentes à l’égard des marchés financiers à l’aube de la nouvelle année?
Il ressemblait beaucoup à ce que nous avions prévu. Non pas parce que les nouvelles et les événements se sont déroulés exactement comme nous le pensions ou que les actions et les obligations se sont comportées de manière optimale, mais parce que les grands enjeux que nous avons cernés comme provoquant de la volatilité dans nos Perspectives se sont jusqu’à présent avérés tels, conduisant à des rendements positifs, mais modérés, difficiles à obtenir.
Cela comprend le débat en cours sur la politique des banques centrales et sur l’orientation des taux d’intérêt. Selon les dernières données de CME Fund Watch, il y a une probabilité de 32,6 % que le taux du financement à un jour de la Réserve fédérale américaine soit inférieur de 50 points de base en décembre par rapport à aujourd’hui, mais une probabilité de 29,5 % qu’il soit inférieur de seulement 25 points de base au taux cible actuel de 4,25 % à 4,5 %. De plus, selon 10,9 % des estimations, le taux restera inchangé cette année, ce qui ne fait qu’accentuer l’incertitude profonde entourant les mesures prises par la Fed.
Bien sûr, c’est aussi le cas de la Banque du Canada et d’autres banques centrales qui tentent de composer avec des atterrissages en douceur de leur économie. Chaque fois qu’un nouvel ensemble de données est publié, peu importe où, il y a désormais une sorte de calcul à faire, car les probabilités de réductions de taux futures sont ajustées et les investisseurs se repositionnent en conséquence.
Prenons l’exemple des allers-retours que nous avons connus au cours des dernières semaines, surtout lorsque les données des indicateurs économiques clés comme l’emploi, l’inflation et les ventes au détail ont été publiées plus tôt ce mois-ci. Pour chacun de ces indicateurs, qui laissait entrevoir qu’un plus grand nombre de réductions de taux que prévu pourrait être justifié, il semblait y en avoir un autre qui indiquait le contraire.
Compte tenu de cette seule dynamique, la volatilité demeure la seule certitude dans le contexte actuel des marchés, mais la politique monétaire n’est pas le seul élément en jeu en ce moment.
Quelles sont vos premières réflexions sur le second mandat du président américain Donald Trump?
L’administration Trump, qui a pris le pouvoir le 20 janvier, est véritablement une inconnue. Ce n’est un secret pour personne que le second mandat du président Trump pourrait avoir une incidence importante sur l’économie et les marchés financiers, et que certains de ses premiers décrets qui déferlent vont certainement trouver un écho, si ce n’est pas déjà fait.
Plus particulièrement, la décision de M. Trump d’annuler le décret de 2023 de son prédécesseur visant à gérer les risques associés à l’utilisation de l’intelligence artificielle est considérée par certains comme une nouvelle bénédiction pour les actions liées à l’IA, mais elle pourrait aussi marquer le début du plan de Donald Trump visant à déréglementer d’autres secteurs et industries; ce qui serait généralement considéré comme favorable aux cours boursiers.
Par ailleurs, ses différents décrets favorisant les combustibles fossiles par rapport aux énergies renouvelables perturbent clairement le secteur de l’énergie, et les mesures qui limitent l’immigration pourraient avoir une incidence importante sur le marché américain de l’emploi. En fait, selon certaines estimations, il y a plus de neuf millions de travailleurs sans papiers aux États-Unis, dont bon nombre pourraient bientôt être déportés et devoir être remplacés. Mais les expulsions massives pourraient ne pas toucher uniquement l’offre de main-d’œuvre. Si les employeurs sont forcés de payer pour attirer de nouveaux travailleurs, cela pourrait également entraîner une croissance des salaires (et une hausse de l’inflation), ce qui aurait des répercussions manifestes sur la politique de la Fed.
Certes, il est vrai que les décrets qui inquiètent le plus les investisseurs sont ceux qui doivent encore être signés concernant les tarifs douaniers potentiels sur les marchandises entrant aux États-Unis en provenance de pays tels que le Canada, le Mexique et la Chine.
Donald Trump semble utiliser la menace des tarifs douaniers comme une tactique de négociation pour satisfaire d’autres « désirs », notamment le renforcement de la sécurité le long des frontières canadienne et mexicaine, mais ils peuvent aussi être perçus comme un outil nécessaire pour accroître les revenus afin de compenser l’augmentation prévue des dépenses qui sera associée à la promesse de M. Trump de prolonger les baisses d’impôt qui avaient été accordées lors de son premier mandat.
Quoi qu’il en soit, il est juste de s’attendre à ce que l’administration américaine annonce de nouveaux tarifs, même s’il est difficile de déterminer dans quelle mesure ils seront administrés ou quels pays sont les cibles ultimes (et premières) de M. Trump. En effet, le meilleur scénario serait une mise en œuvre moins énergique des tarifs douaniers que ce qu’il laisse planer à ce jour. Non seulement cela réduirait le risque de représailles de la part de pays comme le Canada, mais cela pourrait aussi limiter les conséquences négatives des tarifs douaniers, y compris la possibilité d’une hausse de l’inflation ou, pire encore, d’une récession économique dans les pays les plus durement touchés. Tout assouplissement de la rhétorique tarifaire sera accueilli avec soulagement par les marchés boursiers et obligataires, qui craignent ces conséquences négatives.
Vous avez mentionné plus tôt que les nouvelles et les événements ne se sont pas déroulés exactement comme prévu ce mois-ci. Le délestage des actions liées à l’IA relève-t-il de cette catégorie?
Oui, il en fait partie. Ou, du moins, c’est le cas des circonstances qui sous-tendent le délestage. Après tout, certaines personnes appellent cela un événement cygne noir, ce qui, par définition, se produit sans avertissement. Mais je ne suis pas certain que notre équipe de placement ait été entièrement surprise par cette déroute. Les actions de l’IA ont connu une forte progression au cours des dernières années et elles étaient probablement sur le point de subir un repli. La seule question était de savoir quel catalyseur le provoquerait.
Cela dit, DeepSeek (le nouveau modèle chinois de langage fondé sur l’IA, dont le code source est ouvert et qui est au cœur de la tempête) n’a probablement pas été le catalyseur que la plupart des gens avaient en tête. En fait, avant le jour du délestage, il y a eu très peu de bruit à ce sujet, sauf peut-être parmi les gens qui sont vraiment au courant. Malgré tout, la plupart des investisseurs ont été pris au dépourvu par la nouvelle que DeepSeek aurait été formé avec un budget beaucoup plus restreint en ce qui a trait aux puces à semi-conducteurs utilisées ou à la consommation d’énergie que ses concurrents américains, mais qu’il semble tout de même offrir des capacités comparables. Et presque immédiatement, les investisseurs ont réagi à cette nouvelle en remettant en question les aspects économiques du commerce de l’IA, surtout en ce qui a trait au niveau des dépenses en immobilisations dont les centres de données à très grande échelle en place ou ceux qui développent des capacités concurrentes ont apparemment besoin, selon les dires.
Mais au lieu de sonner le glas des marchés, le délestage ressemble davantage à un signal d’alarme qui atténue une partie de l’exubérance du commerce de l’IA, tout en offrant une nouvelle perspective sur la direction qu’il pourrait prendre. Et si les esprits s’apaisent, nous croyons que la perturbation ultime de DeepSeek pourrait être de créer des gains d’efficacité pour un plus grand nombre de sociétés qui veulent utiliser l’IA (à des coûts nettement inférieurs) et que les investissements continus dans les infrastructures d’IA ne sont pas un gaspillage, comme certains l’ont laissé entendre, mais la voie vers encore plus de produits et d’acceptation. De toute évidence, il y a encore beaucoup à apprendre (et à vérifier) sur la rentabilité et les capacités globales de DeepSeek, mais si ses déclarations initiales sont véridiques, il est très probable qu’elles seront un catalyseur pour le bien, ce qui pourrait entraîner une adoption beaucoup plus rapide et considérable de l’IA et stimuler tout gain de productivité connexe qui en découlerait.
En fin de compte, l’investissement dans l’intelligence artificielle devrait demeurer avantageux pour les investisseurs, mais, comme sur les marchés financiers en général, cet avantage pourrait ne pas toujours être facile à obtenir et s’accompagner souvent d’épisodes de volatilité accrue.
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