
Le Canada vote : la promesse prometteuse de la réforme économique
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Le 28 avril 2025
Malgré leurs différences, les deux partis politiques en lice semblent s’entendre pour dire que rendre l’économie canadienne plus productive et moins dépendante de son principal partenaire commercial est une priorité cruciale pour le prochain gouvernement, a déclaré Kevin McCreadie, chef de la direction et chef des investissements de La Société de gestion AGF limitée.
Quelles sont les répercussions potentielles de l’élection fédérale au Canada?
Il est très difficile de prédire l’incidence du résultat des élections sur l’économie et les marchés financiers du pays au cours des prochaines années. Il y a tout simplement trop d’incertitude liée à la politique commerciale chaotique de l’administration américaine pour que quiconque en soit vraiment sûr. Et peu importe qui gagne, les investisseurs devront peut-être se préparer à une période prolongée d’une volatilité accrue en ce qui concerne leur portefeuille jusqu’à ce que la situation soit plus claire.
Néanmoins, nous croyons que l’élection du Canada est une étape essentielle pour lutter contre la menace continue de son voisin le plus proche. En fait, compte tenu de toute la tourmente que nous avons connue jusqu’à présent cette année, le simple fait que le Parlement reprenne ses travaux après trois mois de prorogation est un progrès positif.
Mais plus encore, cela pourrait être le début d’un réoutillage important—et nécessaire, à notre avis—de l’économie canadienne, qui est devenue moins concurrentielle au cours des dernières années, plus particulièrement en ce qui a trait à sa productivité par rapport aux autres pays du G7.
À cette fin, les libéraux dirigés par le premier ministre Mark Carney et les conservateurs dirigés par Pierre Poilievre semblent engagés dans des réductions d’impôts et diverses réformes réglementaires et budgétaires qui pourraient contribuer à stimuler la croissance économique et à accroître la rentabilité des entreprises à long terme.
Bien sûr, cela ne veut pas dire que les libéraux et les conservateurs sont tout à fait sur la même longueur d’onde lorsqu’il s’agit des détails de leurs politiques respectives et de la façon dont ils prévoient les prioriser. Par exemple, comme l’a souligné récemment Mike Archibald, l’un de nos gestionnaires de portefeuille, dans un récent blogue, un gouvernement libéral pourrait progressivement augmenter les dépenses et accorder plus de soutien au secteur automobile ou aux entreprises d’énergie renouvelable, tandis que les conservateurs pourraient se concentrer davantage sur les réductions d’impôt et le soutien au secteur des ressources naturelles.
Cela ne suggère pas non plus que leurs projections économiques chiffrées soient tout à fait réalisables ou que l’une ou l’autre des parties sera compétente en tant que gardien de l’économie du pays à l’avenir, ce qui, sans aucun doute, nécessitera des négociations commerciales difficiles avec l’administration américaine, et ce, presque immédiatement.
Toutefois, malgré toutes les différences qui peuvent exister, nous sommes généralement encouragés par le fait que les deux partis en tête reconnaissent que l’économie canadienne est à la croisée des chemins et que quiconque finira par former le prochain gouvernement devra se donner comme priorité absolue de la rendre plus productive et moins dépendante de son plus grand partenaire commercial.
Bien qu’il soit difficile de le déterminer, où se situent les intérêts communs en ce qui concerne les politiques économiques qui pourraient catalyser la croissance économique ou influencer les marchés financiers?
Pour commencer, les libéraux et les conservateurs promettent d’augmenter les mesures de relance budgétaire par le biais de dépenses gouvernementales et de réductions d’impôt, tout en promettant une réduction importante de la bureaucratie. Ces mesures serviraient très probablement de lest à la croissance économique et aux bénéfices des entreprises alors que le pays est aux prises avec une guerre tarifaire avec les États-Unis à court terme, mais nous pensons qu’elles pourraient également servir de catalyseur de bénéfices à long terme, ce qui pourrait éventuellement avoir un impact positif net sur les cours des actions.
Bien sûr, la possibilité de déficits plus élevés à la suite d’une relance budgétaire accrue peut également entraîner une hausse des rendements obligataires—toutes choses égales par ailleurs—et une hausse du dollar canadien. À son tour, la Banque du Canada pourrait finir par adopter une approche plus ferme se tournant vers une politique monétaire moins accommodante que ce à quoi certains peuvent s’attendre actuellement. Cela pourrait être particulièrement vrai à court terme, où la perspective d’une flambée de l’inflation en raison des tarifs douaniers contrebalancerait les craintes d’affaiblissement de la croissance économique.
Quant à la façon dont une partie de l’augmentation des dépenses serait répartie, les libéraux et les conservateurs s’entendent généralement pour dire que l’économie canadienne a désespérément besoin d’infrastructures nouvelles et améliorées, ce qui pourrait profiter à une foule de secteurs et d’industries, notamment le génie et la construction, les oléoducs et les gazoducs, l’énergie renouvelable et les banques, qui seraient nécessaires pour aider à financer ces projets. Le logement est également une priorité absolue, ce qui pourrait être un bienfait pour les constructeurs de maisons et les produits de base tels que le bois d’œuvre et l’acier.
Au-delà de cela, la réforme économique la plus importante annoncée par les deux partis est peut-être l’élimination des barrières commerciales interprovinciales, une mesure qui pourrait augmenter le PIB du pays de 4% ou plus, selon une estimation de 2019 du Fonds monétaire international. Certes, on parle d’un commerce plus libre entre les provinces depuis des années et c’est peut-être plus facile à dire qu’à faire. Cependant, la volonté politique d’y parvenir n’a jamais été aussi évidente et le nouvel accord de l’Ontario visant à éliminer les barrières commerciales avec le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse est assurément un pas dans la bonne direction.
Compte tenu de ces exemples, quelle est l’importance pour le parti qui remporte l’élection d’obtenir une majorité dans le processus?
En examinant l’historique, on a l’impression qu’un gouvernement majoritaire est meilleur pour les marchés financiers qu’un gouvernement minoritaire. Selon la théorie, ce dernier est plus susceptible de créer une impasse politique, entravant (ou atténuant) certaines des promesses électorales du parti au pouvoir.
Pourtant, compte tenu de certains points communs qui existent entre les parties, ce n’est peut-être pas un point d’achoppement pour les investisseurs comme cela a pu l’être pour certains dans le passé.
De plus, nos recherches sur les rendements de l’indice composé S&P/TSX dans le contexte des élections fédérales depuis 1968 suggèrent que cette perception ne correspond peut-être même pas à la réalité. En effet, bien que les gouvernements majoritaires aient tendance à donner lieu à moins de volatilité, en comparaison avec les résultats du principal indice de référence du marché boursier du pays, nous avons constaté que par le passé, douze mois après les élections, les gouvernements minoritaires ont enregistré de meilleurs gains moyens.
En fin de compte, ce qui nous semble être le point le plus important pour les investisseurs, ce n’est pas de déterminer si les Canadiens votent pour un gouvernement majoritaire ou minoritaire, mais plutôt de savoir si les deux partis en conflit semblent reconnaître la menace existentielle qui pèse sur l’économie du pays et s’engagent à créer un cadre plus solide pour la croissance économique future et la rentabilité des entreprises maintenant et à l’avenir.
*D’après l’analyse de Placements AGF à l’aide des données de Bloomberg. Le rendement de l’indice composé S&P/TSX a été compilé à la suite de chacune des élections fédérales du Canada depuis 1968. Les résultats des élections constituent l’un des nombreux facteurs qui peuvent influer sur le rendement des placements. Cette recherche ne démontre pas de relation définitive de cause à effet entre les résultats des élections antérieures au Canada et les rendements de l’indice composé S&P/TSX et ne suggère pas non plus une telle relation. On ne peut pas investir directement dans un indice. Les rendements antérieurs ne constituent pas une indication des résultats futurs.
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