De bon à excellent? Argument en faveur des actions canadiennes
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Le 19 avril 2024
Le marché boursier canadien a commencé l’année du bon pied, l’indice composé S&P/TSX progressant d’environ 6 % au premier trimestre. Il est vrai que cette performance peut sembler faire piètre figure par rapport au marché boursier américain, où l’indice S&P 500 a poursuivi sa remontée de la fin de l’année 2023. Toutefois, les solides gains enregistrés par les actions canadiennes depuis le début de 2024 ne sont pas à négliger, puisqu’il y a lieu de croire que le marché pourrait prendre de l’essor dans les mois à venir.
Même si les investisseurs en actions canadiennes ne se plaindront probablement pas d’un gain trimestriel de plus de 5 %, ils pourraient tout de même regarder avec envie les marchés américains, où l’indice S&P 500 a gagné environ 10 % au premier trimestre, surpassant nettement l’indice canadien. Cette disparité s’explique clairement par certains facteurs. Tout d’abord, l’indice S&P 500 est pondéré à environ 30 % dans le secteur des technologies, y compris les actions de l’intelligence artificielle (IA) à la mode. Cependant, la technologie compte pour moins de 10 % de l’indice canadien, qui est dominé par les sociétés des secteurs de la finance et des ressources naturelles. De plus, sur le plan macroéconomique, la hausse des taux d’intérêt a ralenti la croissance du PIB du Canada (environ 1 % au quatrième trimestre de 2023) plus fortement qu’aux États-Unis (croissance du PIB de 3,4 % au quatrième trimestre), et une forte proportion des actions de l’indice S&P/TSX, plus particulièrement les titres financiers, sont corrélées avec la croissance économique. Compte tenu de ces facteurs défavorables, le rendement stable du marché canadien depuis le début de l’année est remarquable en soi.
Pourtant, le vent pourrait tourner à son avantage. Sur le plan économique, le profil démographique solide du Canada représente un facteur favorable. Au cours des dernières années, le Canada a connu la plus forte croissance démographique de tous les pays développés, ce qui devrait stimuler la croissance économique. Le problème vient du fait que la productivité continue d’accuser un recul par rapport aux autres pays, mais cette situation pourrait changer lorsque les effets persistants de la pandémie de COVID-19 se dissiperont. À moyen terme, disons pour les deux ou trois prochaines années, il y a un bon rattrapage à faire en ce qui concerne la croissance de l’économie canadienne par rapport à celle des États-Unis.
À court terme, le contexte des taux d’intérêt au Canada pourrait devenir avantageux plus rapidement que prévu. On suppose généralement que la Banque du Canada emboîtera probablement le pas à la Réserve fédérale américaine en matière d’assouplissement, et les marchés ont pris en compte à peu près le même nombre de réductions de la part des deux banques centrales cette année. Cependant, l’inflation a diminué davantage et beaucoup plus rapidement au Canada qu’aux États-Unis. En plus d’un ralentissement plus rapide de l’économie, la faiblesse de l’inflation pourrait donner à la banque centrale du Canada une plus grande marge de manœuvre pour réduire ses taux plus tôt que son homologue à Washington, ce qui contribuerait à apaiser les craintes d’une récession et à stimuler le secteur de la finance.
Mais, au revers de la médaille croissance/récession, tout porte à croire que le contexte macroéconomique passe d’une dynamique de forte croissance et de baisse de l’inflation (un contexte « idéal ») à une situation où la croissance demeure solide, mais où l’inflation pourrait rester élevée, voire augmenter davantage. Cette dynamique reflationniste, qui s’installe surtout aux États-Unis, a déjà fait grimper les prix du pétrole, de l’or et du cuivre, et stimule également les titres des produits de base. Le secteur des produits de base peut offrir une couverture potentielle contre l’inflation, et ceux de l’énergie et des matériaux – deux poids lourds du marché boursier canadien – pourraient enregistrer des rendements supérieurs dans un contexte de relance. Il en va de même pour les banques.
Les changements structurels dans le secteur de l’énergie procurent un autre facteur favorable aux actions canadiennes. Les producteurs canadiens de pétrole et de gaz sont depuis longtemps restreints par l’accès limité aux marchés mondiaux, ce qui est toutefois sur le point de changer. Le projet d’expansion de l’oléoduc Trans Mountain (TMX) devrait commencer ses activités commerciales ce printemps, et il pourrait accroître les exportations de pétrole lourd canadien vers les États-Unis et les marchés asiatiques de centaines de milliers de barils. L’écart historique entre les prix du pétrole canadiens et mondiaux pourrait s’en trouver réduit. À plus long terme, LNG Canada, une installation d’exportation de gaz naturel liquéfié située en Colombie-Britannique et dont la mise en service est prévue pour le milieu de l’année 2025, pourrait donner un coup de pouce semblable aux producteurs canadiens de gaz naturel. Soulignons également que ces événements se déroulent dans un contexte où les prix de l’énergie sont déjà résilients à l’échelle mondiale, et le fait que les producteurs canadiens appliquent une meilleure rigueur budgétaire qu’ils ne l’ont peut-être fait par le passé constitue un soutien structurel supplémentaire.
Compte tenu de tous ces facteurs, il y a lieu d’être optimiste à l’égard des actions canadiennes. Un bon nombre d’événements devront bien se dérouler pour que cette tendance à court terme se transforme en quelque chose de plus durable et il y a certainement des risques à l’horizon qui pourraient remettre en question cette thèse : l’inflation pourrait se révéler persistante et limiter la capacité de la Banque du Canada à réduire les taux; les nouvelles infrastructures énergétiques, comme celles de TMX et de GNL, sont de grands projets complexes et leur incidence à long terme n’est pas encore claire. Néanmoins, il n’est pas nécessaire de faire preuve d’une grande perspicacité pour constater qu’une année déjà solide pour les actions canadiennes pourrait encore s’améliorer. À court et à moyen termes, leur rendement pourrait simplement passer de « bon » à « excellent ».
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