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De la cupidité à la solidarité : une nouvelle approche du capitalisme et les questions que personne ne se pose… pour l’instant

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Aperçus des marchés

De la cupidité à la solidarité : une nouvelle approche du capitalisme et les questions que personne ne se pose… pour l’instant

Auteur : 

Le 28 août 2019

L’effet de surprise commence à s’estomper.

Voilà maintenant plus d’une semaine que certaines des entreprises les plus influentes au monde ont ébranlé les fondations (idéologiques) du capitalisme tel que nous le connaissons.

En effet, la semaine dernière, 181 des chefs de direction membres de la table ronde des entreprises des États-Unis (Business Roundtable) – notamment ceux de Goldman Sachs, Bank of America, Apple et Amazon – ont publié un communiqué, dans lequel ils affirment que les entreprises devraient servir l’ensemble des intervenants, y compris leurs employés, leurs clients, leurs fournisseurs et les collectivités au sein desquelles elles exercent leurs activités, et ce, tout en générant de la valeur à long terme pour les actionnaires.

En d’autres termes, cette vision fondamentalement différente place les entreprises à l’avant-plan du changement social. Il s’agit même d’un virage abrupt et, dans un certain sens, d’un rejet de la doctrine de Milton Friedman, selon laquelle l’objectif d’une société se résume à maximiser les rendements pour les actionnaires.

Si cette annonce a été condamnée par certains – un journaliste du National Review[i] a comparé cette prise de position à une volte-face de la part des entreprises –, elle a été saluée par beaucoup.

Parallèlement, d’autres en ont profité pour approfondir le programme de la table ronde : cette semaine, la Saïd Business School, rattachée à l’université Oxford, et la Berkeley Law School se sont associées à des entreprises telles que Hermes EOS, afin de lancer une campagne mondiale dont le but est d’inciter chacune des sociétés cotées en bourse à publier une déclaration d’intention d’ici 2025.

Étant donné les implications colossales, il n’est pas étonnant qu’une telle vision fasse autant parler dans les entreprises et les médias, et qu’elle soit autant commentée sur les chaînes d’information financière.

Toutefois, pour bon nombre d’entre nous qui défendons depuis longtemps le fait de poursuivre fidèlement des objectifs (comme la lutte contre le changement climatique) dans le cadre des décisions d’investissement, ce succès en matière d’intégration des enjeux ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) n’est que la confirmation que ce type de modèle tenant compte des intervenants est déjà largement accepté, tant par les investisseurs de détail que par les investisseurs institutionnels. Il reflète également un changement plus vaste concernant les attentes de la société vis-à-vis des entreprises dans notre culture. Autrement dit, la table ronde des entreprises ne fait que rattraper son retard par rapport au marché et à l’ensemble de la société.

Pourtant, l’annonce faite la semaine dernière n’en reste pas moins un triomphe.

Mais le travail acharné et les décisions difficiles commencent maintenant, car il sera compliqué de trouver un équilibre entre des aspirations aussi disparates.

L’idée que ce nouveau modèle profitera équitablement à tous les intervenants relève tout simplement de l’utopie. On imagine facilement les conflits d’intérêts suivants :

  • Les employés exigent des salaires plus élevés (ce qui réduit les marges bénéficiaires);
  • Le souci de protéger l’environnement se traduit par la volonté d’appliquer une taxe carbone (cet effet externe courant devient un coût de plus en plus tangible);
  • Les actionnaires souhaitent des rachats d’actions et des dividendes accrus (ce qui s’oppose aux investissements en capital à long terme en faveur de l’innovation et de l’amélioration de la productivité);
  • Des voix s’élèvent pour privilégier les chaînes d’approvisionnement locales par rapport aux sources étrangères (avec des répercussions évidentes sur les coûts);
  • Les employés à la retraite désirent maintenir un revenu élevé (ce qui pèse sur les salariés plus jeunes, lesquels ne pourront pas bénéficier des mêmes avantages).

C’est là que le bât blesse. Nous devons reconnaître que ce nouveau modèle aura pour conséquence possible – voire probable – de réduire la croissance et les profits.

Même si les niveaux élevés de profits et de croissance enregistrés entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et la Grande Récession font aujourd’hui partie de la planification économique et des attentes relatives au rendement du capital, la majorité des observateurs s’entendent pour dire qu’il s’agissait d’une anomalie historique et qu’une telle vigueur ne se répétera vraisemblablement pas, comme devraient en attester les taux de rendement actuels. Il est vrai que les actionnaires, petits ou grands, ont tout intérêt à voir les rendements s’accroître. Toutefois, en vertu du nouveau modèle, ils devront céder une portion des privilèges qu’ils ont acquis au fil des décennies à d’autres intervenants, dont plusieurs ne possèdent aucun titre (environ 48 % des Américains adultes ne détiennent pas d’actions, selon un sondage réalisé en 2016 par la société de conseil Gallup[ii]).

Mais surtout, une question évidente se pose : comment mesurera-t-on le progrès? Conformément à la doctrine de Milton Friedman, le calcul était relativement simple, puisque la priorité accordée aux actionnaires permettait de mettre l’accent sur la maximisation des profits.

S’il y a bien un enseignement à tirer des 20 dernières années d’expérience en matière d’investissement dans l’optique des enjeux ESG, c’est que la réalisation concomitante de profits accrus ET d’avancées sociales ou environnementales ne va pas nécessairement de soi. Nous commençons seulement à apprendre à accepter qu’il ne soit pas toujours possible d’atteindre tous les objectifs voulus. La nouvelle approche exigera des compétences particulières et déterminantes sur le plan de la gestion des compromis.

Le communiqué publié la semaine dernière annonce clairement un avenir bien plus nuancé, qui s’accompagnera d’une multitude de complications et de questions délicates. À l’image de la démocratie, en quelque sorte. Préparez-vous donc à un avenir mouvementé, mais synonyme d’enrichissement dans la vie de chacun.


[i] David L. Bahnsen, Business Roundtable Pretends to Redefine what a corporation does, National Review, 26 août 2019.

[ii] Justin McCarthy, Just over half of Americans own stocks Matching Record Low, Gallup.com, 20 avril 2016.

Martin Grosskopf est vice-président et gestionnaire de portefeuille, Placements AGF Inc.

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Les commentaires que renferme le présent document sont fournis à titre de renseignements d’ordre général basés sur des informations disponibles au 27 août 2019 et ne devraient pas être considérés comme des conseils personnels en matière de placement, une offre ou une sollicitation d’achat ou de vente de valeurs mobilières. Nous avons pris les mesures nécessaires pour nous assurer de l’exactitude de ces commentaires au moment de leur publication, mais cette exactitude n’est pas garantie. Nous invitons les investisseurs à consulter un conseiller financier.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne représentent pas nécessairement le point de vue d’AGF, de ses filiales et de toute autre société apparentée ou affiliée, et ne peuvent être associées à aucun fonds ni à aucune stratégie d’investissement.

La Société de Gestion AGF Limitée (« AGF »), un émetteur assujetti au Canada, est une société indépendante formée de sociétés en propriété exclusive de gestion d’actifs diversifiés à l’échelle mondiale. Les filiales de gestion de placements d’AGF sont Placements AGF Inc. (« PAGFI »), AGF Investments America Inc. (« AGFA »), Gestion de placements Highstreet (« Highstreet »), AGF Investments LLC (anciennement FFCM LLC) (« AGFUS »), AGF International Advisors Company Limited (« AGFIA »), AGF Asset Management (Asia) Limited (« AGF AM Asia ») Doherty & Associates Ltd. (« Doherty ») et Cypress Capital Management Ltd. (« CCM »). PAGFI, Highstreet, Doherty et CCM sont inscrites à titre de gestionnaires de portefeuille auprès de diverses commissions des valeurs mobilières canadiennes, de même qu’auprès d’autres organismes canadiens. AGFA et AGFUS sont inscrites aux États-Unis à titre de conseillers en placement. AGFIA est réglementée par la Central Bank of Ireland et est inscrite auprès de l’Australian Securities & Investments Commission. AGF AM Asia est inscrite à Singapour à titre de gestionnaire de portefeuille. Les filiales de gestion de placements faisant partie d’AGF gèrent plusieurs mandats comprenant des actions, des titres à revenu fixe et des éléments d’actif équilibrés.

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Auteur :

Martin Grosskopf

Martin Grosskopf, MBA, MES

Vice-président et gestionnaire de portefeuille

Placements AGF Inc.

Traduit de l'anglais.

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