
Investir dans les biens industriels au sein de votre portefeuille
Auteur :
Le 13 avril 2021
Il n’est guère surprenant que le marché boursier canadien se comporte comme si le contexte de la COVID-19 touchait à sa fin. Stimulés par l’amélioration de la confiance des consommateurs et le raffermissement des données économiques, y compris la hausse des indices des directeurs d’achats, les investisseurs ont eu de bonnes raisons de commencer à délaisser les actions technologiques et les obligations à long terme très performantes pour se tourner vers les actions cycliques au cours des derniers mois. Compte tenu de cette « grande rotation », on pourrait raisonnablement penser que le secteur canadien des biens industriels, qui offre une combinaison éclectique de titres fortement cycliques, d’actions défensives axées sur le rendement et de sociétés à bêta élevé, bénéficierait lui aussi d’un regain de faveur auprès des investisseurs.
Mais ce n’est pas le cas. En fait, bien que les sociétés industrielles semblent très bien placées pour profiter de flux de capitaux supplémentaires au cours des prochains mois, elles ont enregistré un rendement inférieur à celui de l’indice composé S&P/TSX récemment. L’attention des investisseurs s’est plutôt portée sur les sociétés énergétiques et financières, des secteurs qui présentent également une forte corrélation avec l’amélioration de la conjoncture économique, mais qui se négocient à des ratios de valorisation inférieurs, alors que les bénéfices ont déjà commencé à augmenter de manière significative. Toutefois, si l’on examine les ensembles de données historiques qui présentent une bonne corrélation avec le rendement et les estimations de bénéfices du secteur des biens industriels, il semble qu’un revirement des prévisions et des bénéfices sectoriels pourrait être imminent. Les biens industriels canadiens pourraient ainsi devenir un secteur cyclique négligé dans un marché de plus en plus saturé.
À première vue, les facteurs qui contribuent à la sous-performance des biens industriels sont évidents. Les estimations du bénéfice par action du groupe, par rapport au BPA prévisionnel de l’indice composé S&P/TSX, ont diminué au cours des derniers mois. Cela s’est produit même si d’autres secteurs de l’univers des actions canadiennes, notamment les sociétés énergétiques, ont vu leurs prévisions de bénéfices augmenter beaucoup plus rapidement. Pourquoi cette disparité? L’une des raisons réside dans la composition du groupe des biens industriels, où les chemins de fer sont fortement pondérés. Pour eux, les mauvaises conditions météorologiques au premier trimestre ont entraîné des révisions à la baisse des prévisions de bénéfices – une situation à court terme qui a fait baisser les attentes pour l’ensemble du secteur.
Cette situation pourrait très bientôt changer. Les indicateurs économiques avancés et les intentions de dépenses en immobilisations aux États-Unis – deux des principaux ensembles de données prospectives sur les estimations de bénéfices des sociétés industrielles et le rendement des cours par rapport à l’indice composé S&P/TSX – ont atteint leur niveau le plus bas au cours des six derniers mois, ce qui donne à penser qu’une reprise est à venir (voir le graphique). De plus, 65 % des revenus du groupe proviennent de l’extérieur du Canada, et la hausse prévue de la croissance mondiale devrait renforcer les perspectives du secteur des biens industriels. Compte tenu de tous ces facteurs, les prévisions de bénéfices pour le secteur pourraient augmenter considérablement par rapport à l’ensemble du marché en 2021.
Biens industriels canadiens et dépenses en immobilisations aux États-Unis

Alors, où les investisseurs peuvent-ils chercher des idées dans ce secteur? Examinons quelques options.
Les sociétés ferroviaires sont les plus fortement pondérées et elles offrent une croissance stable des bénéfices et des flux de trésorerie disponibles. Par ailleurs, la récente fusion avec l’une des deux principales sociétés ferroviaires du Canada pourrait offrir aux investisseurs la possibilité de détenir les titres d’une société présente dans toute l’Amérique du Nord en tant qu’exploitant unique. L’intérêt des clients et des investisseurs pour ce type d’actif devrait être élevé.
À l’extérieur des chemins de fer, les entreprises de gestion des déchets semblent également intéressantes, car la réouverture de l’économie stimule la demande pour leurs services. Les prévisions de revenus et de bénéfices devraient augmenter considérablement en 2021.
Le sous-indice des biens industriels offre également une excellente combinaison de titres thématiques qui sont souvent négligés au Canada. Parmi ceux-ci figurent des chefs de file du marché dans des domaines tels que les systèmes automatisés et la réparation automobile, lesquels devraient continuer de surpasser largement les autres options au Canada, au cours des prochaines années.
Enfin, le moteur de la reprise se concentrera peut-être autour des transporteurs aériens. Les investisseurs devront veiller à se montrer sélectifs, mais de toute évidence, l’industrie a dû faire face à un contexte opérationnel extrêmement difficile en raison de la COVID-19 et des restrictions relatives au transport aérien national et international. Cependant, comme la vaccination de masse continue de s’intensifier à l’échelle mondiale, les restrictions liées aux déplacements devraient être assouplies au cours des prochains mois, et certaines sociétés aériennes pourraient être bien placées pour répondre à la demande des consommateurs relativement aux vacances et aux voyages d’affaires.
Des occasions comme celles-ci donnent à penser que, même si les titres industriels canadiens ont tiré de l’arrière par rapport à l’indice général, alors que les investisseurs amorcent une rotation cyclique, leur heure de gloire est peut-être proche. Certes, les valorisations ont été élevées, mais cela s’explique en grande partie par des facteurs temporaires à court terme qui pèsent sur les revenus. Si l’on se fie au passé, on peut s’attendre à une forte remontée des prévisions de bénéfices au cours de l’année. Les prix élevés d’aujourd’hui pourraient donc ressembler à de véritables aubaines, dès que les investisseurs commenceront à en tenir compte.
Mike Archibald est vice-président et gestionnaire de portefeuille à Placements AGF Inc. Il contribue régulièrement à Perspectives AGF.
Pour en savoir plus sur nos compétences en matière d’investissement fondamentale, veuillez cliquer ici.
Au sujet de La Société de Gestion AGF Limitée
Fondée en 1957, La Société de Gestion AGF Limitée (AGF) est une société indépendante de gestion de placements diversifiés à l’échelle mondiale. AGF apporte de la discipline en offrant l’excellence en matière de gestion de placements par l’entremise de ses volets axés sur des activités fondamentales et quantitatives de même que sur des actifs non traditionnels et des avoirs de particuliers bien nantis, afin de procurer une expérience exceptionnelle à la clientèle. La gamme de solutions d’investissement d’AGF s’étend à l’échelle mondiale à une vaste clientèle, depuis les conseillers financiers jusqu’aux investisseurs particuliers et aux investisseurs institutionnels comprenant des caisses de retraite, des programmes d’entreprise, des fonds souverains, des fonds de dotation et des fondations.
Pour de plus amples renseignements, veuillez visiter AGF.com.
Ⓒ 2023 La Société de Gestion AGF Limitée. Tous droits réservés.