
Les conséquences du mot « pandémie » et la remise en contexte des rendements factoriels
Auteur : La Rédaction AGF
Le 28 avril 2020
Dans ce nouveau tour d’horizon, les membres de l’équipe responsale de l’investissement quantitatif font part de leurs perspectives quant à la pandémie de COVID-19.
Stephen Duench, vice-président et gestionnaire de portefeuille, Placements AGF Inc.
La question se pose beaucoup de savoir quel est le meilleur facteur, cette année. De nombreux investisseurs déclarent que les titres axés sur la croissance ont prédominé au cours du premier trimestre et qu’ils se négocient aujourd’hui à des niveaux sans précédent. Il s’agit toutefois d’une affirmation erronée, fondée uniquement sur la surperformance particulièrement marquante de la croissance par rapport à la valeur, qui accuse encore un retard en 2020. Certes, notre analyse indique de bons résultats pour les titres de croissance, mais ce facteur est loin d’avoir produit les rendements les plus solides ou les plus conséquents, par rapport aux autres facteurs « distincts » que nous envisageons lors de nos décisions de placement. En fait, parmi tous les facteurs qui ont devancé l’ensemble du marché jusqu’à présent en 2020, la taille et la qualité se hissent en tête, suivies du momentum, de la faible volatilité, puis de la croissance. Seule la valeur vient après; il s’agit de l’unique facteur dont les résultats sont inférieurs à ceux du marché, cette année. Peut-être le plus intéressant dans cette analyse est de constater à quel point la valeur continue de décevoir par rapport aux autres facteurs : même une fois abstraction faite des secteurs et de la taille des titres, la valeur reste loin derrière. Cette tendance persistera-t-elle? Difficile de le savoir, mais alors que nous continuons de surveiller le comportement, les caractéristiques et l’évaluation des facteurs, nous redonnons doucement une chance aux titres de valeur (sans préférence pour l’un ou l’autre des secteurs).
Rendement factoriel : la valeur à la traîne

Abhishek Ashok, analyste, Placements AGF Inc.
Le facteur du momentum n’a jamais été aussi fort ni aussi volatil : au sein d’un même secteur, les meilleurs titres ont devancé de plus de 20 % les titres les plus décevants, aussi bien pendant la majorité du premier trimestre qu’au début du creux atteint en mars. Cet écart est nettement supérieur à celui enregistré l’été dernier, mais comme la dernière fois, la situation s’est détériorée ces dernières semaines, causant une volatilité factorielle sans précédent. En fait, au sein d’un même secteur, les titres qui avaient le plus progressé en début d’année ont perdu près de 25 % à la fin du mois de mars, par rapport aux titres initialement décevants. Depuis cette date, la volatilité reste d’actualité : les meilleurs titres accusent un retard de près de 13 % sur les moins bons titres une semaine, pour ensuite surperformer de 10 % la semaine suivante. Ces fluctuations extrêmes devraient se stabiliser à mesure qu’une reprise mondiale se dessine, mais nous cherchons à déterminer si la volatilité du facteur de momentum indique une légère inversion de la tendance, comme cela avait été le cas l’été dernier.
Momentum : un facteur vigoureux, mais volatil

Grant Wang, vice-président principal, cochef des investissements, Investissement quantitatif AGFiQ, chef de la recherche, Placements AGF Inc.
Nous quantifions l’exposition des sociétés au coronavirus depuis le mois de février. Nous faisons pour cela appel à des techniques de traitement du langage naturel employé, qui permettent de passer en revue les retranscriptions des déclarations de bénéfices par téléphone dans le monde entier, à la recherche de mots et de phrases qui font ressortir une certaine position vis-à-vis de la pandémie. Après avoir isolé les fournisseurs de soins de santé en raison de leur rôle particulier dans la situation actuelle, nous avons remarqué que les sociétés issues d’autres secteurs qui ont mentionné le virus dans leurs communications ont eu tendance à accuser des pertes plus lourdes. À l’inverse, les sociétés qui s’abstiennent de faire des commentaires à se sujet s’en sortent mieux. Par exemple, nous avons observé une hausse immédiate du facteur d’impact des banques américaines, dès qu’elles ont commencé à déclarer leurs bénéfices du deuxième trimestre : du 14 avril au 17 avril, l’indice des banques KBW Nasdaq a perdu 3 %, alors que l’indice S&P 500 a gagné 4 %. Les banques comptent par conséquent parmi les secteurs américains les plus touchés jusqu’à présent, tandis que les services aux collectivités s’en sortent le mieux.
Banques américaines : Chaque mot compte

Au sujet de La Société de Gestion AGF Limitée
Fondée en 1957, La Société de Gestion AGF Limitée (AGF) est une société indépendante de gestion de placements diversifiés à l’échelle mondiale. AGF apporte de la discipline en offrant l’excellence en matière de gestion de placements par l’entremise de ses volets axés sur des activités fondamentales et quantitatives de même que sur des actifs non traditionnels et des avoirs de particuliers bien nantis, afin de procurer une expérience exceptionnelle à la clientèle. La gamme de solutions d’investissement d’AGF s’étend à l’échelle mondiale à une vaste clientèle, depuis les conseillers financiers jusqu’aux investisseurs particuliers et aux investisseurs institutionnels comprenant des caisses de retraite, des programmes d’entreprise, des fonds souverains, des fonds de dotation et des fondations.
Pour de plus amples renseignements, veuillez visiter AGF.com.
Ⓒ 2021 La Société de Gestion AGF Limitée. Tous droits réservés.