Les investisseurs doivent prêter attention aux banques centrales ET à la situation géopolitique : voici pourquoi
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Le 7 février 2024
Les investisseurs auront bien des choses à surveiller, outre la politique monétaire, pour tenter de déterminer dans quelle direction les marchés évolueront, écrit le chef de la direction et chef des investissements d’AGF.
Les investisseurs ont-ils raison en ce qui concerne l’orientation future de la politique des banques centrales?
Les rendements des marchés des actions et des obligations continuent d’être influencés par le bras de fer entre les investisseurs et les banques centrales. Les investisseurs sont nombreux à vouloir que la Réserve fédérale américaine (Fed) commence à baisser ses taux d’intérêt et, jusqu’à il y a quelques jours, à penser qu’elle procéderait à six baisses de taux en 2024, et ce, dès le mois prochain. Or, lorsque cette conviction est forte – comme cela a été souvent le cas au cours des derniers mois – les indices boursiers ont tendance à grimper, pendant que les taux obligataires diminuent.
Mais voilà : la Fed n’a jamais déclaré explicitement qu’elle prévoyait réduire les taux de manière aussi musclée cette année, sans compter que la présente conjoncture économique ne le justifie pas vraiment. De fait, lors de la conférence de presse qu’il a tenue la semaine dernière après que la Fed a annoncé qu’elle maintenait les taux inchangés, le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, a répliqué aux investisseurs qui s’attendaient à une première baisse de taux en mars que ce n’est « probablement pas le cas le plus probable ». Cette déclaration a ébranlé certains investisseurs et provoqué une chute temporaire des cours des actions et des obligations. Pourquoi la Fed commencerait-elle à réduire les taux maintenant? L’inflation est encore bien supérieure à la cible de 2 % de la Fed et n’a pratiquement pas bougé depuis des mois. C’est une chose d’anticiper des baisses de taux en cas de récession, mais l’économie américaine semble plutôt bien se porter malgré le resserrement des conditions de prêt. Non seulement elle a crû à un rythme annuel de 3,3 % au quatrième trimestre de 2023, mais, selon ses estimations préliminaires, la Fed d’Atlanta prévoit une croissance encore plus forte, de 4,2 %, au premier trimestre de 2024.
Bien entendu, la poursuite de la croissance économique aux États-Unis n’est rien de sûr. Les effets du resserrement de la politique monétaire se font normalement sentir avec un certain retard et pourraient se traduire par un ralentissement marqué de l’économie. Toutefois, cela signifie que la Fed a plus de temps pour réfléchir à sa prochaine intervention que ce que certains investisseurs voudraient croire.
Et c’est peut-être une bonne chose compte tenu de la solide tenue des actions ces derniers temps, grâce surtout aux excellents bénéfices des sociétés. En effet, si les taux finissent par diminuer autant que ce que certains espèrent cette année, les effets bénéfiques des baisses sur les marchés pourraient être atténués par les effets néfastes normalement associés à une détérioration de la situation économique, du moins à court terme. À l’heure où les actions touchent de nouveaux sommets inédits, on a peut-être oublié quelque peu cette éventualité et il serait bon de se la rappeler au cours des prochains mois.
Outre la politique des banques centrales, quels sont, selon vous, les autres éléments que les investisseurs devraient surveiller en ce moment?
La situation géopolitique me vient tout de suite à l’esprit, car elle requiert toute notre attention cette année. L’escalade des tensions au Moyen-Orient au cours des dernières semaines est de plus en plus inquiétante, bien que son incidence sur les marchés ait été relativement modérée jusqu’ici. Même les prix du pétrole sont demeurés étonnamment stables malgré les événements qui se déroulent en ce moment.
En plus de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, et les attaques des houthistes contre les navires marchands en mer Rouge, la grande préoccupation est le risque grandissant d’une confrontation directe entre les États-Unis et l’Iran, depuis que l’armée américaine multiplie les frappes aériennes et les tirs de missiles contre les factions iraniennes en Iraq et en Syrie en réponse à l’attaque de drone qui a tué trois Américains en Jordanie à la fin du mois dernier.
Tous ces événements se déroulent alors que la guerre en Ukraine fait rage et que d’autres tensions géopolitiques, comme la relation précaire entre Taïwan et la Chine, restent vives. Et c’est sans compter le fait que 2024 est présentée comme la plus grande année électorale de l’histoire, alors que plus de la moitié de la population mondiale, soit quatre milliards de personnes, se rendra aux urnes au cours des 11 prochains mois.
Des élections massives auront lieu dans des pays comme l’Inde et l’Indonésie, mais la plus importante de toutes du point de vue des investisseurs est sans doute l’élection présidentielle américaine en novembre, qui s’annonce comme une revanche très serrée entre l’actuel président Joe Biden et son prédécesseur Donald Trump. En effet, 180 millions d’Américains se rendront peut-être aux urnes, mais moins de quelques dizaines de milliers de voix dans quelques États pourraient déterminer l’issue du scrutin. Et si le résultat final devait être contesté par l’un ou l’autre parti – républicain ou démocrate –, il pourrait modifier profondément la politique étrangère des États-Unis.
À titre d’exemple, même si on ne sait pas exactement quelle incidence le résultat de l’élection américaine aura sur les marchés, mon ami et collègue Greg Valliere a fait remarquer au début de la semaine* que Trump, en particulier, sème déjà la pagaille en disant qu’il congédierait le président de la Fed Jerome Powell et qu’il porterait les droits de douane sur les produits importés de Chine à un taux ahurissant de 60 %.
Il va sans dire que les investisseurs auront bien des choses à surveiller, outre la politique monétaire, pour tenter de déterminer dans quelle direction les marchés évolueront au cours de la prochaine année.
*(Article en anglais seulement)
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