
Les leçons à tirer en cette fin de cycle
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Le 10 octobre 2019
Voici maintenant un an que la crainte d’une récession aux États-Unis a commencé à s’emparer sérieusement des investisseurs, allant jusqu’à provoquer une chute des marchés boursiers au cours des dernières semaines de 2018. Mais depuis, la situation a peu évolué.
Certes, l’indice S&P 500 s’est rétabli et a renoué avec des sommets, mais les taux de rendement des bons du Trésor américain à 10 ans ont, quant à eux, atteint des planchers record cette année, tandis que le conflit commercial interminable entre les États-Unis et la Chine continue de peser sur l’économie mondiale.
La conjoncture économique est même devenue encore plus confuse ces dernières semaines, ce qui rend de plus en plus difficile l’évaluation du niveau d’inquiétude légitime à ce stade du cycle.
Prenons la situation de l’emploi aux États-Unis au mois de septembre : le taux de chômage est passé de 3,7 % à 3,5 % le mois dernier, soit son plus bas niveau en 50 ans, selon le Bureau des statistiques du travail américain (U.S. Bureau of Labor Statistics). Alors que les données relatives au travail sont généralement considérées comme un indicateur économique en décalage par rapport à la réalité, la publication de ces résultats (avec notamment 275 000 demandeurs d’emploi en moins) a permis de doper provisoirement le cours des actions, ce qui laisse penser que l’économie américaine a encore de l’énergie en réserve.
Toutefois, il n’est pas possible d’établir le même constat pour l’indice des directeurs d’achats (PMI), qui révèle une contraction continue du secteur de la fabrication aux États-Unis. Depuis novembre dernier, le PMI a chuté, passant d’un niveau d’expansion soutenue de près de 59,3 à 47,8 en septembre, selon l’Institute of Supply Management (ISM).

Les dernières données en date ont vraisemblablement souffert de l’influence d’un certain nombre de facteurs, y compris la grève à General Motors, qui a obligé le fabricant automobile à accumuler des stocks en prévision d’une pénurie, de même que l’immobilisation des avions Boeing 737 Max, qui se traduit par une baisse considérable des livraisons d’appareils, et dont les retombées devraient se ressentir au moins jusqu’au premier trimestre de l’année prochaine, a annoncé la compagnie aérienne.
Parallèlement, il est clair que le contexte toxique des échanges mondiaux a de lourdes conséquences : à l’instar de l’indice général PMI, la demande de transport routier continue également de baisser et les nouvelles commandes en matière d’exportation ont dégringolé, tombant à leur plus bas niveau depuis des années, comme en témoignent des données de l’ISM.
Face à tant de signaux contradictoires, il n’est pas étonnant de constater une telle volatilité sur les marchés, surtout quand on sait combien les conditions économiques sont plus décevantes en Europe, où le Brexit reste un obstacle majeur, et dans d’autres régions du monde.
Pourtant, les signes annonciateurs observés cette année ne devraient surprendre les investisseurs. Malgré son caractère inévitable, une récession reste un phénomène dont il est quasi impossible de prédire l’arrivée avec exactitude, et les données de fin de cycle ont toujours tendance à être complexes, comme c’est le cas aujourd’hui.
S’ils prennent conscience de cette situation, les investisseurs qui se montrent prudents pourraient mieux s’en sortir que leurs homologues plus exposés au risque. Par exemple, le fait de détenir une part de liquidités légèrement plus importante ou de couvrir une partie du risque lié aux actions à l’aide de catégories d’actifs ou de stratégies alternatives pourrait accroître leurs chances de se protéger contre une baisse potentielle, et de participer tout de même aux futures hausses.
Kevin McCreadie est chef de la direction et chef des investissements de La Société de Gestion AGF Limitée. Il collabore régulièrement à Perspectives AGF.
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