
L’intérêt des actions d’infrastructures en fonction de l’activité manufacturière
Auteur :
Le 25 juin 2021
Bill DeRoche, Mark Stacey et Grant Wang
S’il existe des « supers » indicateurs permettant d’anticiper les rendements des marchés boursiers, il pourrait bien s’agir des indices des directeurs d’achats (PMI) qui suivent l’activité manufacturière. En effet, non seulement les PMI mesurent avec fiabilité l’essor et la contraction d’une économie, mais ils offrent aussi souvent de précieuses prévisions quant à la direction que pourraient prendre les marchés financiers. Certes, l’utilité des PMI s’applique à la quasi-totalité des catégories d’actif, secteurs, thèmes ou facteurs susceptibles d’être analysés, mais cela vaut tout particulièrement pour les titres cotés du domaine des infrastructures, à savoir le segment d’actions le plus étroitement lié aux structures et aux systèmes qui forment le tissu conjonctif de l’économie mondiale.
Des recherches effectuées par AGFiQ sur les résultats des PMI depuis 2001 démontrent que le moment pourrait être idéal pour commencer à investir dans un portefeuille de titres d’infrastructures. Bien évidemment, il n’y a aucune garantie, mais voici pourquoi cette considération paraît légitime, au vu des quatre derniers cycles manufacturiers : tout d’abord, au cours de la période analysée, les titres cotés d’infrastructures ont eu tendance à suivre la trajectoire d’autres catégories d’actif et secteurs à faible bêta, très certainement car leurs caractéristiques ne sont pas sans rappeler celles de placements à faible risque, lesquels évoluent de façon plus synchronisée avec le marché général. Parmi ces caractéristiques figurent les flux de trésorerie stables, qui se traduisent par des dividendes constants au fil du temps. Il n’est donc pas surprenant que le rendement des titres d’infrastructures – du moins dans l’ensemble – converge quelque peu avec le rendement moyen des actions à faible bêta, en fonction des PMI.
Corrélation historique entre les PMI et les actions à bêta élevé

Ensuite, qu’il s’agisse des titres d’infrastructures ou des actions à faible bêta de façon plus générale, notre analyse révèle un modèle selon lequel les rendements sont liés à quatre différentes phases de « résultats » du secteur manufacturier : notamment, nous avons découvert que certains titres cotés des infrastructures surclassaient les grands indices boursiers de référence, tels que l’indice S&P 500 et l’indice composé S&P/TSX, lorsque les PMI approchaient d’un creux, de même que lorsque les PMI commençaient à chuter après un sommet suivi d’une période de résultats élevés. À l’inverse, les titres cotés des infrastructures étaient à la traîne lorsque les PMI remontaient après un creux, mais se maintenaient en position stable tant que les PMI restaient à un niveau élevé. Si l’on en croit ces observations, à mesure que l’expansion économique progresse, les investisseurs pourraient commencer à apprécier les avantages que procure l’ajout de titres d’infrastructures dans leurs portefeuilles.
Rendement des titres cotés d’infrastructures par rapport aux PMI (cycles précédents)
Nombre de mois avant un creux du PMI | Entre le creux et le sommet du PMI | PMI élevé | Nombre de mois après des résultats élevés du PMI | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
12 mois | 6 mois | 3 mois | 3 mois | 6 mois | 12 mois | |||
Actions d’infrastructures (indice DJBGIT) | -14,5 | -12,6 | -7,8 | 17,1 | 11,1 | 1,9 | 6,0 | 8,7 |
Actions mondiales (indice MXWD) | -18,3 | -11,1 | -9,4 | 23,1 | 11,6 | -4,7 | -3,1 | -0,8 |
Actions canadiennes (indice SPTSX) | -22,8 | -14,3 | -13,3 | 27,4 | 13,1 | -5,9 | -1,3 | 0,0 |
Actions américaines (indice SPX) | -13,3 | -7,4 | -7,9 | 20,9 | 15,1 | -4,2 | -3,3 | 1,8 |
Mais le point le plus important, c’est peut-être que ce modèle semble se répéter dans les conditions actuelles, tout comme cela a été le cas lors des quatre cycles précédents des PMI. Bien sûr, on remarque certaines différences. Par exemple, comme on pouvait s’y attendre, les titres des infrastructures ont surperformé pendant la période de 12 mois qui a précédé le dernier creux atteint par les PMI, à la fin du mois d’avril 2020. Toutefois, ils ont enregistré des résultats anormalement décevants pendant les périodes de 6 mois et de 3 mois qui ont précédé ce creux. Cette situation pourrait avant tout être attribuable aux circonstances extraordinaires entourant la pandémie, mais depuis, les rendements sont davantage cohérents avec les tendances historiques, puisqu’ils se sont principalement maintenus à la traîne après que les PMI eurent atteint un creux et lorsqu’ils sont remontés jusqu’à atteindre un nouveau sommet, celui-ci s’étant vraisemblablement produit plus rapidement cette année, c’est-à-dire dès le mois de mars. Par ailleurs, maintenant que les PMI semblent avoir renoué avec des niveaux élevés à la suite de ce nouveau sommet, les titres des infrastructures ont vu leur sous-performance se réduire comme par enchantement, leur rendement devançant même parfois celui des indices généraux.
Rendement des titres cotés d’infrastructures par rapport aux PMI (cycle actuel)
Nombre de mois avant le creux du PMI | Entre le creux et le sommet du PMI | PMI élevé | |||
---|---|---|---|---|---|
12 mois | 6 mois | 3 mois | |||
Actions d’infrastructures (indice DJBGIT) | -16,0 | -12,2 | -7,9 | 11,4 | 9,3 |
Actions mondiales (indice MXWD) | -12,4 | -8,5 | -6,8 | 37,6 | 6,9 |
Actions canadiennes (indice SPTSX) | -18,9 | -15,3 | -14,2 | 40,2 | 11,3 |
Actions américaines (indice SPX) | -9,7 | -4,1 | -1,1 | 36,4 | 6,9 |
Ces chiffres sont vraisemblablement de bon augure pour les titres des infrastructures. La question est maintenant de savoir combien de temps il faudra pour que les PMI recommencent à chuter, afin que les actions des infrastructures retrouvent leur position historiquement privilégiée. Par le passé, il s’est écoulé de 12 à 24 mois avant que les PMI perdent de la vitesse, mais étant donné la compression du cycle actuel à ce jour, les PMI pourraient entamer un déclin bien plus tôt, cette fois-ci.
Dans tous les cas, les investisseurs ne devraient pas tant s’inquiéter quant au moment où ils devraient décider d’investir. Il est vrai que les ajustements tactiques, y compris la date d’entrée sur un marché, gagnent de plus en plus en importance, du fait de la rapidité à laquelle les marchés boursiers évoluent ces temps-ci, mais les mouvements à court terme ne devraient pas éclipser les perspectives de croissance à long terme des actions des infrastructures, ni le potentiel que celles-ci offrent en matière de dividendes réguliers avec le temps.
* On ne peut pas investir dans un indice.
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