Pourquoi certains participants au marché s’inquiètent des options « zéro jour jusqu’à l’expiration »
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Le 16 mars 2023
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le marché des options à court terme a proliféré au cours de la dernière année et atteint maintenant des volumes notionnels quotidiens de mille milliards $US, selon un commentaire récent de J.P. Morgan. Et il n’y a pas que les négociateurs institutionnels qui utilisent des stratégies d’options d’achat et de vente zéro jour jusqu’à l’expiration (0DTE). En fait, un nombre croissant d’investisseurs particuliers y ont également recours, attirés par la possibilité d’obtenir des rendements élevés dans un court laps de temps.
Mais c’est là un problème potentiel. Étant donné que de plus en plus de gens exercent ce type d’options pour obtenir une exposition à des indices généraux comme l’indice S&P 500, cela peut risquer de créer une instabilité sur le marché – dépassant celle déjà présente – et pourrait entraîner un autre « krach éclair » dans le pire des scénarios.
Ce risque découle en grande partie des mesures que le vendeur d’une option 0DTE peut prendre ou non pour se protéger des pertes importantes.
Par exemple, examinons d’abord la dynamique d’une option d’achat (par rapport à une option de vente). D’un côté, il y a l’acheteur ou le propriétaire de l’option, qui verse une petite prime pour avoir le droit d’acheter un actif sous-jacent à un certain cours d’ici une date ou une heure précise – ce qu’il fera si la valeur marchande de l’actif sous-jacent est supérieure au cours convenu à l’expiration du contrat. De cette façon, il peut immédiatement vendre les actions qu’il a achetées en réalisant un gain.
Mais si l’actif sous-jacent n’atteint pas le cours convenu, le propriétaire peut tout simplement laisser l’option expirer et sa perte est limitée au prix de l’option elle-même, qui n’est habituellement qu’une fraction de ce qu’il en coûterait pour acheter l’action au départ.
Autrement dit, le risque est limité pour l’acheteur, mais il ne l’est pas pour le vendeur. Dans le cas de ce dernier, le risque potentiel est illimité, car en théorie, il n’y a pas de limite au cours que pourrait atteindre l’actif sous-jacent à l’expiration de l’option.
Il en va de même pour les options de vente qui permettent aux propriétaires de vendre un actif sous-jacent à un certain cours et à un certain moment. Bien que le risque soit limité pour l’acheteur, il ne l’est pas pour le vendeur puisqu’il n’y a pratiquement aucune limite à la baisse que pourrait subir le cours de l’actif sous-jacent à l’expiration, à moins qu’il ne tombe à zéro.
Certes, ce n’est pas un problème pour l’instant. Selon J.P. Morgan, il est rare que les options 0DTE se retrouvent « dans le cours », et elles ont généralement comme effet de réduire la volatilité du marché, et non de l’accroître. De plus, les vendeurs ont tendance à couvrir adéquatement leur risque potentiel en achetant ou en vendant l’actif sous-jacent bien avant la date d’exercice.
Mais cela ne veut pas dire qu’il ne pourrait pas y avoir de problème. Un commentaire récent de J.P. Morgan fait état d’une de ses préoccupations à cet égard, à savoir qu’une forte fluctuation des cours pousse les options 0DTE « dans le cours », rendant les vendeurs incapables de soutenir leurs positions. À son avis, cela pourrait entraîner une couverture forcée et donner lieu à des ventes ou à des achats intrajournaliers d’une valeur allant jusqu’à 30 000 milliards $US.
Bien entendu, si cela devait se produire, il se pourrait que la volatilité des marchés augmente en flèche – ou, pire encore, se manifeste par un effondrement marqué des marchés. Même si, théoriquement, cela pourrait se produire peu importe l’horizon de placement d’une option, de nombreux observateurs estiment qu’il s’agit d’un risque particulier associé aux options 0DTE (par opposition aux options traditionnelles à plus long terme), car même les plus petites fluctuations peuvent entraîner d’énormes variations de leur valeur.
En fin de compte, les options 0DTE sont devenues un outil important qui peut souvent générer des rendements positifs pour ceux qui les utilisent. Cela dit, à mesure qu’elles deviennent plus répandues, le niveau de risque de marché qui s’y rattache va en augmentant.
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