
Pourquoi le Japon semble attrayant aux yeux des investisseurs en actions
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Le 1 mars 2022
Les marchés boursiers mondiaux chancèlent à la perspective d’un resserrement des politiques monétaires. Toutefois, les banques centrales des économies développées n’ont pas toutes la même part de responsabilité dans ce mouvement de ventes massives : alors que la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque du Canada (BdC) et la Banque d’Angleterre font partie des institutions qui, au sein des pays du G7, ont déjà relevé leurs taux d’intérêt ou comptent vraisemblablement le faire cette année afin de lutter contre l’inflation, la Banque du Japon (BdJ) conserve, quant à elle, une politique extrêmement accommodante, car le taux d’inflation dans l’archipel devrait rester sous l’objectif des 2 % au moins jusqu’à 2023, voire au-delà, selon les prévisions. À vrai dire, non seulement la BdJ s’engage à acheter une quantité illimitée d’obligations d’État à 10 ans dans le but de maintenir son taux de rendement cible de 0,25 %, mais on s’attend également à ce que son taux directeur reste inférieur à zéro, du moins jusqu’à la fin de l’année.
La BdJ récolte ainsi les fruits de ce qu’elle a semé en menant une politique monétaire différente de celle de certains autres pays, ce qui pourrait avantager considérablement les actions japonaises. Pour que cela se concrétise, l’essentiel sera de savoir – étant donné la forte dépendance de l’économie japonaise face aux exportations – si cette divergence peut donner lieu à des rendements relativement stables du côté des bons du Trésor japonais et si elle peut aider le yen à maintenir une position concurrentielle par rapport à d’autres devises des pays du G7.
Cette question se pose tout particulièrement pour les grandes industries exportatrices du pays : selon Daiwa Securities, les ventes à l’étranger représentent en moyenne plus de 50 % du ratio des ventes dans les secteurs de la pharmaceutique, de l’automobile et des technologies de l’information, lesquels pourraient être les mieux positionnés pour bénéficier d’un faible taux de change réel effectif du yen japonais, qui est déjà à son plus bas niveau depuis 1972, comme l’indique la Banque des règlements internationaux.
De façon plus générale, le marché boursier japonais pourrait lui aussi profiter d’une nouvelle hausse des taux réels des obligations américaines (après ajustement en fonction de l’inflation), notamment parce qu’il est en grande partie composé de titres de secteurs cycliques. Par exemple, l’indice nippon TOPIX – qui regroupe les titres les plus importants du pays – a régulièrement surclassé l’indice MSCI Monde (tous pays) quand le taux de rendement réel des Bons du Trésor américain à 10 ans augmentait, y compris récemment, au début de l’année 2021, alors qu’il a eu tendance à accuser un recul quand ce même taux de rendement réel chutait ou qu’il évoluait peu, comme cela a été le cas vers la fin de l’année dernière.
Rendement du marché boursier du Japon, par rapport aux rendements des obligations des États-Unis

Au-delà de ces catalyseurs potentiels, certaines actions japonaises pourraient être portées, plus tard cette année, par les révisions à la hausse des bénéfices, si la réouverture de l’économie mondiale continue de s’accélérer.
Néanmoins, l’ampleur de cette stimulation pourrait dépendre de la vigueur des économies vers lesquelles le Japon exporte le plus. Parmi celles-ci figurent les États-Unis, qui représentent le plus important marché d’exportation pour le Japon, et dont l’économie devrait ralentir, mais continuer à croître à un rythme soutenu de 3,7 % cette année et de 2,6 % en 2023, selon la Banque mondiale.
La Chine, le deuxième marché d’exportation pour le Japon, joue également un rôle crucial dans cette équation, alors qu’elle a traversé, au deuxième semestre de 2021, l’une des pires périodes économiques de son histoire moderne, en partie en raison du durcissement des restrictions mises en œuvre par le gouvernement. Toutefois, la Banque populaire de Chine (BPC) est en plein assouplissement de sa politique monétaire et a réduit ses taux d’intérêt en janvier, pour la première fois depuis avril 2020. Si l’économique chinoise rebondit à la suite de ces mesures, les bénéfices des sociétés exportatrices japonaises pourraient recevoir un coup de pouce supplémentaire.
Parallèlement, il est important de souligner le potentiel de reprise économique du Japon en lui-même. Celui-ci a été confronté à cinq vagues de la COVID-19 au cours des deux dernières années, et la réouverture de son économie n’a cessé d’être entrecoupée de restrictions gouvernementales. Cependant, cette situation semble sur le point de changer dans les jours et les semaines à venir : les mesures, qui relèvent presque de l’état d’urgence, en vigueur dans 31 préfectures (y compris Tokyo), lesquelles comptent pour plus de 80 % dans le PIB nippon, devraient essentiellement prendre fin le 6 mars 2022, d’après le Japan Times.
Pourtant, cet abandon des restrictions pourrait n’être qu’une étape dans le cheminement du Japon vers une reprise complète. L’archipel est actuellement aux prises avec une nouvelle vague de COVID-19 qui pourrait se traduire, au bout du compte, par une croissance négative du PIB ce trimestre, mais de plus en plus d’éléments semblent indiquer que le nombre de cas pourrait bientôt plafonner, alors même que le taux de vaccination s’accélère. À ce jour, seulement 4,5 % de la population japonaise a reçu une dose de rappel, selon ABC News, mais ce chiffre pourrait sensiblement augmenter au cours des prochaines semaines, maintenant que le pays a indiqué être en mesure d’inoculer un million de doses par jour.
Autrement dit, le contexte économique au Japon s’améliore et ne pourrait que se renforcer. Par ailleurs, la saison de publication des bénéfices étant presque bouclée, les bénéfices d’exploitation des sociétés japonaises cotées en bourse atteignent d’ores et déjà de nouveaux sommets historiques, selon la société de capitaux CLSA Ltd.
Le marché boursier japonais possède donc bien des points forts. Mais la liste des catalyseurs positifs ne s’arrête pas là : le marché des actions japonaises présente également une corrélation moins forte avec ceux du reste du monde que les marchés boursiers en Europe ou aux États-Unis, ce qui en fait une source potentielle de diversification pour certains investisseurs. Quant à son évaluation relative par rapport à celle de l’indice S&P 500, elle a atteint un plancher inégalé depuis plusieurs années, offrant ainsi une porte d’entrée potentiellement intéressante pour d’autres investisseurs.
Évaluation relative : le Japon c. les États-Unis

Le Japon pourrait bien offrir l’une des meilleures occasions qui existent cette année pour les investisseurs, tout particulièrement pour ceux qui se montrent sélectifs. Les sociétés nippones qui dominent leurs secteurs respectifs sur les marchés étrangers pourraient bien compter parmi les principaux gagnants de cette divergence de politiques monétaires. De même, les entreprises qui disposent d’un bilan solide et d’un levier d’exploitation leur permettant de profiter d’une embellie économique à l’échelle nationale pourraient également s’en sortir correctement, à l’heure où la Banque du Japon avance à contre-courant des autres banques centrales.
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