
Quand la valeur atteint des niveaux extrêmes
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Le 19 janvier 2022
Chaque mois, AGFiQ souligne les facteurs de placement qui contribuent à façonner la dynamique des marchés boursiers. Nous faisons aujourd’hui le point sur la récente surperformance particulièrement prononcée des titres de valeur.
Les préoccupations croissantes à propos d’un éventuel resserrement des politiques des banques centrales ont provoqué une rotation extrême des marchés boursiers, au cours des premières semaines de l’année 2022. En effet, les titres de valeur ont fait l’objet d’une surenchère et se sont distingués par rapport à ceux associés à d’autres facteurs, tels que le momentum et la croissance, deux forces qui ont souvent été dominantes ces deux dernières années.
La raison? Évidemment, les investisseurs semblent s’inquiéter du fait qu’une hausse des taux et une réduction du bilan de la Réserve fédérale américaine (la Fed) pourraient avoir des répercussions négatives plus importantes sur les bénéfices des titres de croissance à long terme. Ces possibilités les ont incités à vendre ces actions au profit de titres cycliques davantage axés sur la valeur, dont les flux de trésorerie à court terme ne seront pas touchés aussi fortement.
Toutefois, le point principal de cette rotation reste son ampleur : selon nos recherches, quand on compare les résultats hebdomadaires des 20 dernières années, on constate que le rendement de la valeur, par rapport au reste du marché américain, a rarement atteint un niveau aussi impressionnant. Cette rotation extrême se ressent par ailleurs – à divers degrés – sur d’autres grands marchés développés, y compris le Japon et l’Europe.
Écart de rendement sur deux semaines entre les titres américains les plus abordables et ceux les plus coûteux

Pour être plus exacts, les titres « abordables » n’ont guère, voire jamais, obtenu des rendements aussi satisfaisants par rapport aux titres coûteux, si l’on prend comme point de référence des mesures de la valeur, telles que le ratio cours/valeur comptable, le taux de rendement des flux de trésorerie disponibles et le ratio cours-bénéfice prévu. Seules quelques périodes ont été un peu semblables : la toute fin de la grande crise financière en 2009, et deux occurrences plus récentes, y compris en mars 2020, à la suite des premières ventes massives déclenchées par la pandémie de COVID-19, et lorsque les organismes de réglementation des États-Unis ont approuvé l’utilisation du premier vaccin contre le coronavirus, plus tard cette même année.
Bien entendu, le maintien de cette dynamique pourrait grandement dépendre de l’évolution de la politique monétaire américaine et de son incidence sur l’économie. Après tout, le facteur de valeur a tendance à mieux se comporter quand les taux de rendement sont à la hausse et pendant les phases d’expansion économique, qui se caractérisent par des niveaux élevés soutenus des indices des directeurs d’achat.
Parallèlement, il est intéressant de noter que la valeur est aujourd’hui bien moins influencée par les fluctuations des marchés qu’elle ne l’était pas le passé, et qu’elle pourrait désormais être considérée, par certains investisseurs, comme une forme de couverture contre le risque lors des prochaines baisses.
Les investisseurs doivent dans tous les cas rester prudents. Dans l’ensemble, les titres de valeur ne sont plus aussi attrayants qu’ils ne l’étaient encore récemment, et une telle envolée d’un facteur persiste rarement, ce qui pourrait indiquer un revirement prochain de la situation.
À vrai dire, la surperformance des titres de valeur pourrait s’affaiblir à l’avenir, si l’on en croit le resserrement des écarts d’évaluation observé entre les actions bon marché et les actions coûteuses, du fait des rendements récemment enregistrés. Là encore, nos recherches montrent que le cours des titres de valeur est aujourd’hui plus neutre qu’il ne l’était il y a quelques semaines à peine, alors que les titres de croissance sont bien moins chers qu’auparavant, du moins de façon relative.
Écart d’évaluation entre les titres les plus abordables et les titres les plus coûteux

En fin de compte, la meilleure option pour les investisseurs actuellement serait peut-être de se constituer un portefeuille composé à la fois de titres de valeur et de titres de croissance qui présentent des évaluations attrayantes, de même que des caractéristiques de grande qualité. Cette combinaison pourrait aider à soutenir les rendements au cours des prochains mois, tout en limitant une partie de la volatilité du marché, laquelle devrait très certainement être accrue à ce stade du cycle.
Les points de vue exprimés dans cet article sont ceux des auteurs et ne représentent pas nécessairement les opinions d’AGF, de ses filiales ou de ses sociétés affiliées, et ne peuvent être associés à aucun fonds ni à aucune stratégie d’investissement.
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