
Ce que vous ne savez peut-être pas au sujet des titres à revenu fixe des marchés émergents
Auteur : Choix judicieux
Le 16 avril 2019
Marchés émergents :
Quantité, qualité, maturité, possibilité
Précédemment, nous avons énuméré 5 raisons de réexaminer les marchés émergents. Dans cet article, nous nous penchons sur le volet des titres à revenu fixe.
Que comprend l’univers des marchés émergents?
Les marchés émergents (ME) sont définis au moyen de différentes mesures et leur nombre varie selon les organismes qui les observent.
Les indices Dow Jones, par exemple, classent les pays selon un certain nombre de critères, y compris la taille de la capitaliation du marché intérieur, la liquidité de la devise, de même que l’économie nationale, tout particulièrement le revenu par habitant, aussi connu sous le nom de produit intérieur brut (PIB) par personne1.
Le Canada, avec un revenu individuel moyen de 45 032 $US2, fait partie des pays « développés ». Les pays disposant d’un revenu par habitant inférieur à 15 000 $US sont considérés comme « en développement » ou « émergents »1.
Ce raisonnement permet d’expliquer pourquoi le Brésil, la Chine et l’Inde figurent parmi les dix plus grandes économies, alors qu’ils sont encore qualifiés de pays « émergents » : leur poids démographique se traduit par un revenu par habitant relativement faible.
La banque Morgan Stanley examine, quant à elle, les caractéristiques suivantes de chaque pays, aux fins d’établissement de son indice des marchés émergents, : développement et poids économiques, liquidité etaccessibilité au marché.

Source : https://www.msci.com/market-classification

Source : https://www.msci.com/market-classification
Les marchés frontaliers : les prochains marchés « émergents »
À l’instar des ME, les marchés « frontaliers » sont définis au moyen de divers critères. Ils désignent généralement des pays qui disposent d’un revenu encore plus faible que celui des marchés émergents. Ils sont également considérés comme moins développés sur les plans de l’économie et de la liquidité. Dans ces pays, les administrations et les organismes de réglementation reconnus à l’échelle mondiale se trouvent souvent à un stade embryonnaire, ce qui peut se traduire par un faible niveau de transparence, d’actionnariat et de gouvernance d’entreprise.
Il est intéressant de constater que ces pays sont plus présents sur les marchés des titres à revenu fixe que sur les marchés boursiers. Il est donc plus probable de trouver des titres provenant de ces pays dans un portefeuille de titres à revenu fixe que dans un protefeuille constitué d’actions.
Qui émet des obligations sur les ME?
Les obligations souveraines sont émises par les gouvernements. Cette catégorie de titres met l’accent sur le risque à l’échelle du pays, qui découle principalement des conditions budgétaires.
Les sociétés des ME émettent elles aussi des obligations. En fait, les ME comptent désormais plus d’obligations de sociétés que d’obligations souveraines (respectivement 53 %, contre 47 %)*. L’examen de titres de créance de sociétés doit évidemment porter sur le risque de crédit des sociétés émettrices.
Les obligations supranationales offrent un autre moyen d’accéder aux ME, tout en donnant la possibilité de réduire les risques propres à chaque pays. Ces titres sont émis par des organismes supranationaux, comme l’Union européenne ou la Banque mondiale. Comme ces émetteurs sont soutenus par plusieurs pays, ils ont tendance à offrir de meilleures cotes de crédit et, parfois, une meilleure liquidité. Les pays qui empruntent auprès de ces organismes en font partie et priorisent donc les paiements de ces obligations.
Quel rôle les devises jouent-elles?
Il est possible d’émettre des obligations dans la monnaie du pays (monnaie locale) ou dans une autre monnaie (devise forte).
Les obligations libellées en monnaies étrangères sont détenues dans une devise « forte », comme le dollar américain. À l’instar de toutes les obligations libellées en dollar américain, celles des ME sont évaluées en fonction de leur écart avec les bons du Trésor américain et sont donc liées à la politique monétaire des États-Unis.
Les premières obligations des ME étaient émises dans des monnaies étrangères, car celles-ci étaient considérées comme étant plus stables. Les taux d’intérêt ont tendance à être plus élevés dans le cas des obligations des ME libellées en dollar américain que dans celui des obligations émises par les États-Unis, en raison du risque lié aux pays en développement qui doit être pris en compte.
Les obligations libellées en monnaies locales désignent, comme leur nom l’indique, des titres de créance détenus dans la monnaie du pays émergent émetteur. Les obligations de ce type sont généralement assorties d’un meilleur rendement par rapport aux titres libellés en monnaies étrangères, afin de compenser le risque lié à l’investissement dans la monnaie du pays en question. Ces obligations sont évaluées en fonction de facteurs quantitatifs, tels que la politique monétaire et budgétaire du pays, de même que selon des critères qualitatifs, comme les enjeux géopolitiques.
Aujourd’hui, près de 90 % des obligations des ME (soit environ 21,1 mille milliards $US) sont libellées en monnaies locales*. Il va sans dire que les émetteurs des ME préfèrent habituellement offrir des obligations dans la monnaie locale, de façon à éviter d’éventuelles complications liés au service de leur dette : si un pays ou une société des ME voit le dollar américain s’apprécier après avoir émis une obligation dans cette devise, son fardeau financier s’alourdit, puisqu’il devra payer des coupons et verser du capital. Au contraire, un marché local solide permet aux émetteurs de libeller leurs titres dans la monnaie du pays. C’est d’ailleurs le cas en Asie, qui est désormais presque autosuffisante : environ 95 % des titres à revenu fixe de la région sont libellés dans une monnaie locale*.
Les ME et la qualité – les obligations ne sont pas nécessairement toutes à haut risque
Les investisseurs qualifient souvent les obligations des ME de titres de pacotille (ou de titres à haut risque, c’est-à-dire des titres dont la cote est inférieure à BBB-). Cette comparaison peut toutefois être trompeuse.
En effet, le graphique ci-dessous démontre qu’au 31 décembre 2018, près de 60 % des obligations des ME affichaient une cote de qualité, à savoir BBB ou plus.

Source : JP Morgan, données au 31 décembre 2018.
Les titres libellés en devises fortes sont représentés par l’indice J.P. Morgan des obligations des marchés émergents – indice global.
Les titres libellés en monnaies locales sont représentés par l’indice obligataire mondial J.P. Morgan – indice diversifié des marchés émergents.
Les informations sont fournies à des fins d’illustration seulement et ne visent pas à donner des conseils en placement. Vous ne pouvez pas investir directement dans un indice..
L’évolution et la croissance ininterrompue des ME, synonymes de possibilités
Les titres à revenu fixe des ME n’ont cessé de croître ces deux dernières décennies, jusqu’à atteindre une valeur de 24 mille milliards $US4 (y compris les obligations libellées dans d’autres devises).
Cela dit, même si les pays des ME comptent pour 50 % du PIB mondial, ils ne forment que 22 % du marché obligataire mondial3. Les ME présentent également un ratio dette/PIB bien plus faible que celui des marchés développés (MD), une proportion qui tend toutefois à croître à mesure que les ME émettent de plus en plus de titres de créance.

Source : The Emerging View, The EM fixed income universe version 7.0, Ashmore, août 2018
Cela montre que le marché obligataire des ME dispose encore d’une marge de progression. Selon des prévisions prudentes, cette catégorie d’actif devrait atteindre 40 mille milliards $US au cours des cinq prochaines années3.
Pour en savoir plus sur l’investissement axé sur le revenu, visitez AGF.com. Communiquez avec votre conseiller financier pour découvrir comment les titres à revenu fixe des marchés émergents pourraient vous aider à diversifier votre portefeuille.
1 Source : S&P Dow Jones Indices’ 2018 Country Classification Consultation, publiée le 13 juin 2018.
2 Source : https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/ny.gdp.pcap.cd, au 4 avril 2018.
3 Source : The Emerging View, The EM fixed income universe version 7.0, Ashmore, août 2018.
4 Source : JP Morgan, tel que représenté par l’indice obligataire mondial J.P. Morgan – indice diversifié des marchés émergents.
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