
Trouver l’équilibre dans un portefeuille de titres à dividendes
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Le 28 février 2022
Les actions à dividendes nord-américaines attirent beaucoup l’attention des investisseurs ces temps-ci, et elles devraient mériter un soutien croissant, en tant que couvertures efficaces contre l’inflation et la hausse des taux d’intérêt au cours des prochains mois. Il n’est pas étonnant de constater que certaines ont récemment enregistré de très bons rendements – plus particulièrement par rapport aux rendements historiques. Cela signifie qu’une approche tenant compte de la croissance future des distributions d’une société, de même que de ses taux de rendement actuels, pourrait revêtir une plus grande importance que d’habitude sur un cycle complet.
Dans cette optique, les investisseurs devraient se montrer sélectifs quand il s’agit d’affecter des actifs aux actions ayant les plus hauts rendements sur le marché, soit les actions à dividendes élevés. Les deux dernières années ont peut-être procuré une occasion de bénéficier de distributions, qui dans certains domaines, rivalisent avec des sommets historiques, mais après une telle montée des marchés boursiers, bon nombre de ces mêmes champions ont également chuté considérablement, ce qui a réduit au minimum l’avantage que les actions à dividendes possèdent généralement sur les obligations d’État.
Cela ne signifie pas que ces actions à dividendes élevés ne sont plus attrayantes, mais simplement qu’elles le sont moins qu’en mars 2020 peut-être, à l’époque où le marché baissier provoqué par la pandémie avait atteint son pire niveau. Par ailleurs, compte tenu des résultats de certains titres par rapport à d’autres, on observe également une rotation parmi les secteurs susceptibles d’offrir les meilleures occasions en matière de dividendes.
Au Canada, par exemple, nos recherches indiquent que les rendements en dividendes moyens générés par les actions du secteur financier restent nettement supérieurs à ceux des obligations d’État du Canada à 10 ans – lesquels sont de 2 % environ –, mais qu’ils ne représentent aujourd’hui plus qu’un cinquième environ de ce qu’ils étaient l’année dernière à la même époque, et qu’ils ne frôlent plus des sommets historiques.
À titre de comparaison, les titres des sociétés pétrolières intégrées ont produit, l’année dernière à la même époque, des rendements proches des sommets historiques et supérieurs de 2,45 % à ceux des obligations à 10 ans, mais cet écart s’est réduit à moins de 0,5 % à ce jour. À l’opposé, les secteurs défensifs comme les télécommunications, les pipelines et les services aux collectivités continuent d’enregistrer des rendements bien au-delà des moyennes historiques et toujours bien plus importants que ceux des obligations d’État.
Rendement en dividendes, par secteur (actuellement)


Une dynamique semblable est également à l’œuvre aux États-Unis, où le taux de rendement moyen de l’indice S&P 500 est maintenant passé en dessous de celui des bons du Trésor américain à 10 ans, et où le nombre de secteurs présentant des rendements proches des sommets historiques a nettement baissé, par rapport à la même période l’année dernière.
Toutefois, l’argument en faveur d’une approche sélective quant aux actions à dividendes élevés en Amérique du Nord ne s’arrête pas là : des analyses supplémentaires des résultats des banques au Canada par rapport au marché général montrent notamment que ce secteur surclasse l’indice composé S&P/TSX, et ce, avec la marge la plus considérable depuis la crise financière mondiale, et que son rendement relatif – lequel dépasse les 10 % sur une moyenne mobile de trois mois – est largement supérieur à la moyenne médiane depuis 2001. Si l’on en croit l’histoire, au vu des résultats récents, le secteur bancaire canadien approche très certainement d’un point d’inflexion, qui pourrait marquer le début d’une période de surperformance décroissante par rapport au marché, suivie carrément d’une période de sous-performance.
Secteur bancaire canadien : Rendements relatifs par rapport à l’ensemble du marché

Les banques canadiennes ont en outre une avance de près de 20 % sur les banques américaines, selon les recherches d’AGFiQ axées sur le calcul de la même moyenne mobile de trois mois. Même si un tel écart a déjà été enregistré au cours des dix dernières années, il est aujourd’hui plus creusé que l’écart moyen observé lors de cette période et pourrait bien ne pas subsister très longtemps. Cet exemple montre également comment certaines actions à dividendes élevés – quoique semblables – ont connu une progression disproportionnée ces derniers mois, et comment elles pourraient désormais offrir un potentiel de hausse bien moins important (voire nul) que celles qui se ont été à la traîne, dernièrement.
Quant aux taux de rendement des banques canadiennes, ils ont déjà perdu de leur vigueur, à l’instar des taux de rendement dans l’ensemble du secteur financier du pays, comme nous l’avons mentionné plus haut. Toutefois, il existe un autre fait marquant, ces jours-ci : l’écart entre les dividendes des banques canadiennes et les dividendes agrégés du marché canadien s’est resserré. En effet, si cet écart tourne en moyenne autour de 1 % environ depuis la fin de l’an 2000, il est aujourd’hui plus proche de 0,75 %, ce qui le rend bien moins attrayant que ce qu’il était, il y a encore quelques mois à peine.
Secteur bancaire canadien : Écart de rendements en dividendes avec ceux de l’ensemble du marché

Là encore, cette analyse ne suggère en rien que les valeurs mobilières des banques canadiennes ou que les actions à dividendes élevés de certains secteurs comme celui de l’énergie ne revêtent plus d’intérêt. En revanche, elle laisse entendre que l’occasion d’achat qu’elles présentaient, lorsque leur cours était le plus attrayant, est peut-être passée, du moins pour l’instant, et que ce n’est peut-être pas le moment de tout miser sur les titres aux rendements les plus élevés du marché.
À l’inverse, une démarche équilibrée, qui met l’accent sur la croissance des dividendes et sur le taux de rendement, pourrait se révéler une meilleure option. Après tout, à l’heure où l’agitation grandit sur le plan économique et sur les marchés, les sociétés qui présentent des dividendes croissants peuvent aider à stabiliser le rendement d’un portefeuille, grâce à leurs caractéristiques de qualité, telles qu’un faible niveau d’endettement et un flux de trésoreries disponible élevé, autant d’avantages dont sont dépourvues bien des actions à dividendes élevés issues de secteurs plus cycliques. Un assemblage réunissant ces deux types de titres à dividendes permet non seulement aux investisseurs de profiter des occasions à rendement élevé quand celles-ci sont à leur apogée, tout en les aidant à se protéger des faiblesses susceptibles de survenir quand ces occasions deviennent moins évidentes, comme c’est le cas aujourd’hui.
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