
Une gestion axée sur l’accélération de la reprise
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Le 30 mars 2020
La liquidation boursière des dernières semaines a donné des sueurs froides aux investisseurs. Mais ce repli temporaire des actions ne représente pas la principale source de pertes : il s’agit plutôt du temps qu’il faudra pour que cette correction s’essouffle et que les cours rebondissent et atteignent de nouveaux sommets.
En fait, lors d’un déclin, la reprise constitue la principale certitude. Ce dénouement s’est systématiquement produit depuis la Grande Dépression et l’effondrement des marchés en 1929, et ce sera, cette fois-ci encore, très vraisemblablement le cas. En revanche, une issue est plus incertaine, à savoir le temps qu’il faudra pour qu’un repli de 20 % ou plus prenne fin et que les cours boursiers enregistrent de nouveaux sommets.
Examinons les 12 marchés baissiers qui ont touché l’indice S&P 500 au cours des 90 dernières années : la durée moyenne de la baisse frôle 16 mois, tandis que la reprise moyenne – depuis le creux du marché – prend 63 mois. En d’autres termes, il a fallu au total 79 mois en moyenne (ou un peu plus de six années et demie) pour que l’indice S&P 500 se remette entièrement d’un épisode de baisse.
Tous les déclins de 20 % ou plus enregistrés après des sommets de l’indice S&P 500
Date du sommet | Baisse maximale pendant le déclin | Durée de la baisse (mois) | Date de la reprise jusqu’au nouveau sommet | Durée jusqu’à la reprise (mois) |
---|---|---|---|---|
16-09-29 | -86,19 % | 32,29 | 22-09-54 | 297,57 |
2-08-56 | -21,63 % | 14,62 | 24-09-58 | 25,71 |
12-12-61 | -27,97 % | 6,43 | 3-09-63 | 20,67 |
9-02-66 | -22,18 % | 7,95 | 4-05-67 | 14,76 |
29-11-68 | -36,06 % | 17,57 | 6-03-72 | 39,05 |
11-01-73 | -48,20 % | 20,76 | 17-07-80 | 90,38 |
28-11-80 | -27,11 % | 20,48 | 3-11-82 | 23,24 |
25-08-87 | -35,51 % | 3,38 | 26-07-89 | 23,10 |
24-03-00 | -49,15 % | 30,33 | 30-05-07 | 85,86 |
9-10-07 | -56,78 % | 16,90 | 28-03-13 | 65,52 |
21-09-18 | -20,21 % | 3,10 | 29-04-19 | 7,10 |
Même si ces moyennes sont considérablement plus faibles lorsque l’on exclut le krach boursier sans commune mesure de 1929, lequel a donné lieu à la Grande Dépression, on note que les rebonds prennent généralement plus de temps après des dégagements importants qu’à la suite de corrections d’une ampleur moindre.
Ce schéma indique clairement que les marchés finissent toujours par remonter, mais la durée de la reprise peut grandement varier, notamment en fonction de la gravité de la correction. Cette incertitude constitue souvent le principal risque pour les investisseurs, en particulier pour ceux qui poursuivent des objectifs à relativement court terme. Prenons l’exemple d’un jeune diplômé universitaire : de combien de temps dispose-t-il à l’issue d’une correction du marché, par rapport à une personne à quelques mois seulement de la retraite?
Mais alors, comment accélérer le processus de reprise? Il peut sembler préférable d’encaisser les pertes et de fuir la débâcle du marché, car cela permettrait de réduire potentiellement l’impact de la baisse, après tout. Mais il est incroyablement difficile de prédire le comportement du marché et bon nombre d’investisseurs qui optent uniquement pour des liquidités finissent par manquer une partie de la reprise et peinent encore davantage à retrouver leurs portefeuilles d’avant.
Les investisseurs devraient donc plutôt percevoir les liquidités comme l’une des nombreuses tactiques pour aider à réduire au minimum l’impact possible d’une correction. Ces repositionnements à court terme peuvent également être l’occasion de mettre l’accent sur des titres à faible volatilité ou sur des secteurs défensifs, mais aussi de valoriser ses portefeuilles au moyen de titres de qualité. Toutes ces démarches devraient néanmoins être toujours envisagées dans le contexte d’un portefeuille à diversification stratégique, qui est conçu pour réduire les pertes tout au long d’un cycle du marché et qui se compose d’actions, d’obligations et de catégories d’actif ou de stratégies d’investissement alternatif dont les résultats sont moins corrélés.
Ainsi, les investisseurs ont de bien meilleures chances de compenser les corrections subies sur un marché par les appréciations enregistrées sur un autre, réduisant par là même la volatilité de leurs portefeuilles et favorisant l’accélération de la reprise. Certes, on ne peut pas garantir que le marché baissier actuel ne mettra pas à mal les plans financiers de chacun, mais quand il s’agit de réduire la durée de la reprise suivant un dégagement, le temps c’est vraiment de l’argent.
Mark Stacey est cochef des investissements, Investissement quantitatif AGFiQ, et chef de la gestion des portefeuilles AGFiQ, Placements AGF Inc. Il contribue régulièrement à Perspectives AGF.
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