
Des jours meilleurs pourraient se profiler à l’horizon pour le marché boursier chinois
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Le 21 juillet 2022
Les titres chinois ont reculé à la suite de nouvelles indiquant une hausse des cas de COVID-19 dans le pays le plus populeux au monde, mais cette situation n’a pas contrecarré l’important redressement enregistré par ces titres au cours des derniers mois. Selon Bloomberg, l’indice MSCI Chine a grimpé de plus de 20 % depuis le début de mai, alors qu’il semble maintenant avoir atteint un creux cyclique. Voilà une reprise remarquable, d’autant plus que la deuxième plus importante économie au monde a rencontré des défis cette année, dont les poussées de cas de COVID-19 – y compris celle qui a entraîné le confinement de Shanghai, le plus grand port maritime au monde, au printemps –, la persistance des contraintes touchant la chaîne d’approvisionnement mondiale et l’incertitude entourant la répression réglementaire de Beijing contre les titres technologiques. Il y a quelques mois seulement, ces facteurs avaient amené certains observateurs occidentaux du marché à se demander ouvertement si la Chine n’était pas devenue « ininvestissable ». Ainsi, pour les investisseurs qui ont subi le repli du marché, la récente remontée des titres chinois est certainement la bienvenue. Cependant, il reste à déterminer si cette reprise est viable.
Cela pourrait très bien être le cas, en grande partie à cause de trois faits. Premièrement, le gouvernement a discrètement changé de position en ce qui concerne sa politique en matière de
COVID-19, et ce, malgré les nouvelles craintes quant à l’imminence de nouveaux confinements. Deuxièmement, l’amélioration graduelle de la chaîne d’approvisionnement en 2022. Et troisièmement, Beijing a commencé à mettre en œuvre des mesures de relance économique majeures, de même que des réformes politiques qui pourraient déclencher une reprise de la consommation. Ensemble, ces tendances pourraient s’avérer des signes favorables et durables pour la Chine – et pour ses titres.
La ligne dure adoptée par ce pays relativement aux éclosions de cas de COVID-19 compte parmi les plus strictes au monde. Le confinement de la ville de Shanghai, qui a débuté le 28 mars dernier et s’est poursuivi pendant une bonne partie du mois de mai, en est un exemple extrême. L’application de la politique « zéro cas de COVID-19 » a eu un impact encore plus important sur les économies chinoise et mondiale que la mise en quarantaine de Wuhan en janvier 2020, alors que la pandémie ne faisait que commencer. Shanghai est non seulement la plus grande ville de Chine, avec une population d’environ 25 millions d’habitants, mais elle est aussi un important centre d’expédition, et ses usines produisent des composants clés de voitures, de cellulaires et d’autres biens de consommation. Il n’est pas étonnant que le confinement de la ville pendant deux mois – en plus des fermetures, des restrictions et des ordres de rester à la maison dans d’autres villes au début de l’année – ait contribué à la révision à la baisse des estimations de la croissance économique. Le consensus actuel prévoit que la croissance du PIB de la Chine augmentera de 4,5 % pour le présent exercice financier, selon Bloomberg, soit bien en deçà de l’objectif du gouvernement, qui est d’environ 5,5 %. Il s’agit d’une baisse de 70 points de base par rapport aux estimations fournies au début de l’année 2022.
Néanmoins, un changement dans l’approche de la Chine vis-à-vis de la pandémie semble s’effectuer – et rapidement après l’échec du confinement de la ville de Shanghai. Les responsables gouvernementaux ont commencé à parler de leur politique « zéro cas de COVID-19 » comme étant une politique « dynamique », en insistant sur le mot « dynamique ». Ce changement de ton pourrait être le signe d’une plus grande souplesse et d’une meilleure adaptabilité de la réponse chinoise à la pandémie, l’objectif étant moins d’éradiquer le virus que de maîtriser la propagation de la maladie à des coûts sociaux et économiques minimums. Une partie de la stratégie consiste à multiplier les tests et à adopter des systèmes en circuit fermé – par exemple, en faisant vivre les employés dans les usines et dans les banques pour assurer le bon déroulement des opérations. Parallèlement, la grande fréquence des tests effectués pour déceler la COVID-19 et les confinements préventifs et ciblés – de quartiers ou d’installations individuels, entre autres – pourraient réduire la probabilité d’une fermeture complète des grandes villes. Si Beijing – ou, ce qui est peut-être plus important, les responsables locaux – opte pour une réponse plus souple contre la COVID-19, le geste appuierait les prévisions d’une normalisation au moins partielle des chaînes d’approvisionnement et de la mobilité des consommateurs.
Si cela se concrétise, le pire du choc macroéconomique de la Chine pourrait être chose du passé. Les données économiques de mai confirment que la croissance a atteint son creux, et qu’une modeste reprise semble s’amorcer. Surtout, nous croyons que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement continueront de diminuer pendant l’été, mais nous sommes également conscients du risque de hausse des cas de COVID-19 – ce qui est particulièrement vrai si une ville comme Shanghai retombe en confinement seulement quelques semaines après avoir été confinée; pourtant, l’adoption de mesures radicales semble improbable cette fois-ci.
Entre-temps, la réponse macropolitique apportée aux défis économiques de la Chine plus tôt cette année semble gagner du terrain. Le gouvernement investit massivement dans les infrastructures, ce qui, à mesure que l’économie redémarre, devrait avantager les secteurs du logement et de la consommation. De plus, en mai, Beijing a mis en place un vaste ensemble de mesures visant à stabiliser les conditions économiques, y compris la bonification des remboursements d’impôts, le report des cotisations de sécurité sociale, la réduction des taxes sur les achats d’automobiles et l’augmentation des crédits pour les petites entreprises.
Même s’il faut en faire plus pour étayer la croissance et stimuler la confiance des consommateurs et des entreprises, ces moyens constituent un bon début; la réouverture et les mesures de relance devraient laisser plus d’argent dans les poches des consommateurs – créant potentiellement des occasions pour les investisseurs. Notamment, les sociétés qui produisent et distribuent le baijiu – un spiritueux traditionnel chinois qui, dans un pays comptant 1,4 milliard d’habitants, est aussi la boisson alcoolisée la plus consommée au monde – pourraient bénéficier de la reprise de la consommation.
Compte tenu des événements survenus au cours de la dernière année, il est permis de penser que certaines personnes sont sceptiques quant à la reprise du marché boursier chinois. Après tout, sous la houlette du président Xi Jinping, le gouvernement central a déjà surpris les investisseurs par le passé. Pourtant, un scepticisme sain ne devrait pas signifier l’ignorance de signaux clairs. D’une part, la répression réglementaire des sociétés Internet qui a commencé l’an dernier – et qui a ébranlé la confiance des investisseurs en Chine – semble être terminée ou du moins avoir marqué une pause. D’autre part, les représentants du gouvernement se montrent plus favorables au marché. En effet, lors d’une téléconférence récente, ils ont indiqué que « le développement économique constitue la base et la clé de la résolution de tous les problèmes de la Chine » – une déclaration remarquable visant expressément à renforcer la confiance sur les marchés. Si elle le pense vraiment, Beijing pourrait finalement reconnaître une réalité rendue célèbre par le stratège politique James Carville il y a 30 ans : « C’est l’économie, stupide ».
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