Examen approfondi de l’éventualité d’un « atterrissage en douceur »
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Le 29 août 2023
Le chef de la direction et chef des investissements d’AGF explique pourquoi la remontée des marchés boursiers est au point neutre et examine la possibilité d’une autre correction importante.
Pourquoi l’indice S&P 500 recule-t-il après avoir atteint un sommet à la fin de juillet?
Plusieurs raisons expliquent la chute en août des indices boursiers américains (et d’autres à l’échelle mondiale). Pour commencer, bon nombre d’entre eux avaient le vent en poupe avant d’entamer le mois, ayant déjà grimpé de près de 20 % depuis le début de l’année. Ils étaient donc susceptibles de faire l’objet de prises de profit par les investisseurs. En outre, la fin de l’été est une période où les marchés sont généralement au ralenti, et lorsque s’est terminée la dernière période de publication des résultats, il n’y a pas vraiment eu de catalyseur pour pousser les actions vers le haut.
Néanmoins, la question la plus importante pour les investisseurs devrait être de savoir si la faiblesse actuelle est un obstacle temporaire à de nouveaux gains ou si elle persistera plus longtemps. À notre avis, chacun de ces scénarios est possible, mais c’est le risque du deuxième que certains investisseurs n’envisagent pas pleinement.
C’est particulièrement vrai dans le camp de ceux qui veulent croire que la Réserve fédérale américaine (la « Fed ») et d’autres banques centrales peuvent manœuvrer de façon à réaliser « un atterrissage en douceur » (ou « pas d’atterrissage », comme certains le disent) et maintenir l’économie à flot malgré leur campagne de hausses de taux visant à juguler l’inflation. Il faut se rappeler que ce n’est pas ce que la plupart des investisseurs pensaient lorsque les banques centrales ont amorcé leur cycle de resserrement il y a 17 mois. En fait, il y a rarement eu un cas au cours des 50 dernières années où les hausses de taux n’ont pas entraîné une récession.
Qu’est-ce qui a changé? La résilience de l’économie, principalement. S’il y a bien quelque chose qui appuie l’argument de l’ « atterrissage en douceur », c’est le fait que le taux de chômage a à peine bougé face à la hausse des taux d’intérêt et demeure près de creux historiques dans des pays comme les États-Unis et le Canada. Pourtant, cette façon de penser peut être dangereuse, car elle ne tient pas pleinement compte de l’effet à retardement du resserrement de la politique monétaire sur l’activité économique. Selon certaines estimations, il peut s’écouler 18 mois et plus avant que les taux d’intérêt aient une incidence, et la variabilité de ces décalages peut être importante, selon un récent article (en anglais seulement) de la Réserve fédérale de St. Louis, qui cite Milton Friedman, économiste lauréat d’un prix Nobel.
Compte tenu de cette période, il n’est pas étonnant que l’économie ait tenu le coup même si les taux d’intérêt augmentent et que l’inflation diminue. Mais il n’est pas surprenant également que certaines des données économiques les plus récentes aient finalement commencé à faiblir. Par exemple, au Canada, les signes d’un ralentissement sont évidents dans des secteurs comme l’habitation et la fabrication, ainsi que dans les dépenses de consommation.
Cela ne veut pas nécessairement dire qu’une récession se produira, mais les investisseurs qui espèrent une transition sans choc ont matière à réflexion. Après tout, si l’économie mondiale fléchit davantage à partir de maintenant, les pertes accumulées jusqu’à présent ce mois-ci pourraient n’être que le début d’un repli plus important.
Quelle pourrait être la gravité de la correction boursière si l’économie entrait en récession?
Certains soutiendront que la baisse de 25 % de l’indice S&P 500 l’an dernier sera le niveau le plus bas auquel les marchés baisseront dans le présent cycle de relèvement des taux, mais l’histoire donne à penser que les marchés boursiers pourraient subir une correction encore plus importante par rapport aux niveaux actuels, et que les plus grandes difficultés susceptibles d’être ressenties par les investisseurs se manifesteront à la veille et aux premières étapes d’une récession. En effet, si les actions rebondissent habituellement bien avant la fin d’une récession, il est rare qu’elles atteignent leur creux avant le début.
Bien entendu, ce qui arrivera aux marchés boursiers en cas de récession dépendra en grande partie de la réaction des banques centrales. Par exemple, par le passé, la Fed a rapidement abaissé les taux dès les premiers signes de contraction de l’économie. La situation pourrait toutefois être différente aujourd’hui si l’inflation continue de rater sa cible de 2 % ou, pire, commence à remonter. Dans ce scénario, au lieu de réduire les taux, la Fed devrait probablement rester sur la touche pendant un certain temps, mais elle pourrait aussi relever les taux pour maîtriser l’inflation, peu importe si une telle décision mine davantage la vigueur de l’économie.
Au bout du compte, la situation des marchés boursiers demeure précaire, malgré la remontée observée jusqu’ici cette année, et le potentiel de pertes ne peut qu’augmenter si l’activité économique continue de s’essouffler et que les banques centrales ne parviennent pas à adoucir la transition.
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