Les investisseurs ont-ils déjà traversé la pire période?
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Le 16 novembre 2022
Les marchés boursiers s’orientent de nouveau à la hausse, mais il faudra peut-être plus de temps et des données plus encourageantes pour tourner la page sur le marché baisser de cette année, affirme le chef de la direction et chef des investissements d’AGF.
Pourquoi les marchés boursiers sont-ils encore volatils malgré les quelques remontées des dernières semaines?
La volatilité observée au cours des derniers mois est typique d’un marché baissier. Quoiqu’un rendement négatif de 20 % ou plus soit la caractéristique déterminante de telles conditions, il n’est pas rare que les titres remontent à certains moments, au cours du processus de déclin, pour ensuite s’immobiliser, comme ils l’ont fait à la fin de l’été et pourraient encore le faire si la reprise actuelle ne peut être maintenue. Ce phénomène est en partie une question de temps. Abstraction faite du rebond vif sans précédent qui a suivi les ventes massives provoquées par la pandémie au début de 2020, il faut habituellement plusieurs mois, sinon des années, pour que les marchés des actions se redressent complètement. Par exemple, pendant la crise financière mondiale, la chute observée entre le sommet et le creux de l’indice S&P 500 a duré près de 17 mois.
Cela dit, il est évident que le déclin pourrait ne pas se prolonger aussi longtemps cette fois, ce qui dépendra des prochaines décisions de la Réserve fédérale américaine (la Fed) et des autres banques centrales. Dans l’immédiat, de nombreux investisseurs s’accrochent à l’idée que la Fed est prête à commencer à atténuer l’ampleur de ses hausses de taux d’intérêt, et ce, dès le mois prochain; les dernières données publiées sur l’inflation aux États-Unis (qui a baissé à 7,7 % en octobre et se situait en deçà des prévisions) n’ont fait que renforcer cet espoir. En fait, selon les données de CME Fed Watch, les probabilités que la Fed remonte ses taux de 50 points de base en décembre s’établissent actuellement à 80 %. Si tel devait être le cas, la hausse mettrait fin à une série de quatre augmentations de 75 points de base qui a débuté plus tôt cette année.
Est-ce que cet effet catalyseur serait suffisant pour achever une fois pour toute la tendance baissière?
C’est un pas dans la bonne direction, mais les investisseurs doivent être prudents. L’inflation est encore intense selon la plupart des indicateurs et même si la Fed semble prête à se montrer moins rigoureuse, il faudra encore des mois avant qu’elle mette fin complètement à son cycle actuel de resserrements. Tant que les banques centrales continuent d’augmenter les taux, peu importe à quel degré, il existe encore un risque que leurs mesures entravent la croissance économique au point de provoquer une récession, ce qui pourrait entraîner une plus grande volatilité dans un proche avenir.
Quelles sont vos attentes vis-à-vis du marché, une fois que ce cycle de resserrement aura pris fin?
Si l’histoire peut nous renseigner, un nouveau marché haussier devrait se produire peu de temps après, mais le contexte macroéconomique sera différent de ce qu’il était la dernière fois que les actions ont fait l’objet d’une reprise prolongée sans correction importante. Au cours des quinze dernières années, par exemple, les investisseurs se sont habitués à l’idée d’une politique monétaire très expansionniste et à un niveau d’inflation presque nul, mais une telle situation ne risque pas de se répéter. Même si la Fed et d’autres banques centrales finissent par réduire leurs taux, il semble peu probable qu’elles les ramèneront près de zéro.
Par ailleurs, l’inflation pourrait s’atténuer par rapport à son niveau actuel, mais pas au point de disparaître complètement. Il peut être relativement facile de faire tomber l’inflation d’un niveau de plus de 7 % à 4 %, mais il sera vraisemblablement plus difficile de la faire passer de 4 % à 2 % – là où les banques centrales aimerait la voir – en partie parce que l’on s’attend maintenant à des prix élevés, dans une certaine mesure.
Si quelque chose se produit, nous pourrions nous retrouver dans des conditions semblables à celles des années 1990, lorsque les taux à court terme et l’inflation étaient restés aux alentours de 3 % à 4 % pendant la plus grande partie de la décennie, et que les marchés boursiers avaient effectivement le vent dans les voiles.
Ce qui est plus important encore, c’est que le prochain marché haussier pourrait ne pas être mené par les mêmes secteurs et facteurs qui ont bénéficié le plus de la période d’abondance amorcée à la suite de la crise financière mondiale. Par conséquent, les investisseurs devront prévoir eux-mêmes quelles sections du marché pourraient tirer le meilleur parti des conditions qu’entraîne le contexte macroéconomique qui se forme actuellement et qui pourrait rester d’actualité pendant un certain temps.
Sinon, on devrait s’attendre à ce que la volatilité persiste, pour les actions comme pour les titres à revenu fixe, à mesure que les marchés réagiront aux flux de données qu’ils recevront au cours des prochaines semaines. Plus particulièrement, les données subjectives suggérant que les banques centrales changeront de cap pour modérer leurs resserrements de politiques monétaires – notamment pour réduire l’ampleur des hausses de taux, si elles n’y mettent pas fin complètement – seront vraisemblablement accueillies avec soulagement et entraîneront une autre remontée du côté des actifs à risque.
Toutefois, si des données quelconques laissent présager un autre dénouement, le genre de répit qu’elles entraîneront ne durera pas longtemps et pourrait se solder par un autre déclin.
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